67 000 euros : c’est le montant des coupes budgétaires par la Région Pays de la Loire à la Fédération du Planning Familial. Le budget, voté le 19 décembre dernier, prive la structure de 100% de ses subventions régionales.
« Pour le 44, cela représente 10 000€ de pertes directes », déplore Bérengère Tesse, directrice du Planning familial de Loire-Atlantique, dépendant du budget de la Fédération régionale. Et « même sur une grosse structure, cela correspond à des dépenses réelles » : 38 interventions en moins sur 230 concernant « la vie affective, relationnelle et sexuelle en milieu scolaire ». Face à ces coupes aussi imputées aux secteurs de la culture, de l’égalité et des sports, la directrice fait part des conséquences sur l’association.
« Quelque chose d’obligatoire qui est supprimé »
Les actions en milieu scolaire, impactées par les coupes budgétaires de la Région, sont pourtant obligatoires depuis la loi EVARS de 2001, détaille Bérengère Tesse : « chaque élève au long de sa scolarité doit avoir trois séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ». Un programme déjà actuellement peu appliqué d’après la directrice, affirmant que « la présidente de Région [Christelle Morançais] coupe des fonds là où il en manque déjà ».
Couper « tout ce qui n’est pas capitaliste »
La culture, le sport, l’égalité : Christelle Morançais, du parti Horizons, « a décidé d’attaquer tout ce qui n’est pas un bénéfice sonnant et trébuchant, tout ce qui n’est pas capitaliste », s’indigne Bérengère Tesse. Or, selon elle, certes « le Planning Familial n’est pas rentable maintenant. Par contre, quand on a des bonnes politiques de prévention, derrière, on a moins à rattraper. » L’association départementale, qui a fêté ses 60 ans en 2024, regrette alors « ces politiques court-termistes qui vont à l’encontre de la loi ».
« Quand on a de bonnes politiques de prévention, derrière, on a moins à rattraper »
Elle alerte également sur les impacts des coupes dans les autres secteurs touchés, dont la culture : « L’éducation, quelle qu’elle soit, c’est primordial. » Faisant le parallèle avec le slogan des Colleuses « On ne protège pas nos filles, on éduque nos garçons », elle insiste d’ailleurs sur le fait « qu’il vaut mieux prévenir que guérir, notamment sur les sujets de l’égalité et de la violence ».
Se mobiliser pour retrouver un budget pérenne
Bien que l’association ait reçu « un afflux de dons en décembre suite aux annonces des coupes budgétaires », Bérengère Tesse rappelle que « cela ne résout pas le problème de fond ». Un trimestre après le vote du budget, la mobilisation continue : « on dénonce encore en signature de chaque mail ». Un travail « de longue haleine » qui compte donc bien être poursuivi car, si le Planning Familial 44 a encore le soutien d’autres collectivités, des structures comme le CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles) a lui « perdu 3 postes » à cause des coupes budgétaires.
D’ailleurs, pour soutenir le Planning Familial, la directrice suggère de faire des dons ou d’adhérer à l’association, mais aucune campagne spécifique n’a été mise en place : « Parce que je refuse que des particuliers se substituent à l’obligation de l’État ».