19 novembre 2024

22e édition de Culture Bar-Bars : Des festivités plus diversifiées à Nantes

Les 28, 29 et 30 novembre, dans toute la France et plus particulièrement à Nantes, des spectacles et concerts auront lieu dans les bars à l'occasion de Culture Bar-Bars. Pour la 22e édition, Lyane, chargée de mission du collectif, explique que le festival continue sur sa lancée tout en apportant quelques nouveautés, comme l'élargissement aux quartiers ou la mise en avant des minorités de genre.

22e édition de Culture Bar-Bars : Des festivités plus diversifiées à Nantes

19 Nov 2024

Les 28, 29 et 30 novembre, dans toute la France et plus particulièrement à Nantes, des spectacles et concerts auront lieu dans les bars à l'occasion de Culture Bar-Bars. Pour la 22e édition, Lyane, chargée de mission du collectif, explique que le festival continue sur sa lancée tout en apportant quelques nouveautés, comme l'élargissement aux quartiers ou la mise en avant des minorités de genre.

« Festif, bienveillant, culturel, et bien sûr accessible », voici comment Lyane, chargée de mission du collectif Culture Bar-Bars et référente de son organisation à Nantes, définit cette 22e saison du festival. Les 28, 29 et 30 novembre, plus de 700 festivités sont à prévoir dans les bars de France, dont près de la moitié à Nantes, ville pionnière de l’évènement.

Nantes au centre des festivités

« Nantes prend la moitié de mon temps » dans l’organisation, sourit Lyane. En effet, parmi les plus de 700 festivités prévues aux quatre coins de la France, sont décomptés « 316 évènements juste à Nantes ». La chargée de mission explique que « vu que le collectif est né à Nantes, évidemment c’est un moment fort, la deuxième plus grosse fête après la fête de la musique ».

Cependant, au fil des éditions, le festival essaie de se diversifier en proposant une plus grande diversité de lieux festifs au sein de la ville terre d’accueil du projet : « On a de plus en plus de quartiers en dehors du centre-ville, comme du côté de l’Île de Nantes avec par exemple les Impertinant·es qui permettent d’avoir une programmation plus inclusive. ». À ce sujet, Lyane précise que « certains lieux font attention », en citant Valère Cabasset, programmateur des bars du Mojo, du Narcisse et du Live, « qui fait en sorte de mettre en avant les minorités de genre ». Selon lui, « le monde du DJing soit très masculin », ainsi dans un contexte qui « met plus en avant la mixité qu’il y a 10 ou 15 ans »,  cette initiative lui est venu « naturellement ».

Le groupe Treaks jouant l’année dernière au Live Bar – Photo : @livebar

Poursuivre la lancée tout en « diversifiant l’offre culturelle »

Pour cette 22e saison, Lyane annonce poursuivre « la même ligne de conduite culturelle » que reconnaîtront les habitué·es, c’est-à-dire que « ça reste fin novembre, et les bars sont décisionnaires de leur programmation ». Une nouveauté, c’est le partenariat de cette année, avec l’application App’Elles « qui permet d’avoir un contact direct avec des associations en cas de souci, pour un côté sécurité ».

Des évolutions seront aussi visibles au niveau de la variété des évènements proposés. « On a essentiellement de la musique, tous genres confondus, […] par contre on a de plus en plus de cabarets, de drags shows, de théâtre d’impro… Ça se diversifie quand même dans la proposition culturelle. », détaille Lyane. C’est d’ailleurs pourquoi Victor Lemaure, artiste drag king, est un des parrains de l’édition. Pour la chargée de mission du collectif, « c’était important de montrer aussi cette scène-là, car l’art du drag king est assez méconnu », à l’inverse du drag queen.

Soutenir l’accessibilité à « la culture bar »

Pour créer un évènement accessible à tous·tes, Lyane précise d’ailleurs que « 90% des évènements sont toujours gratuits ». Elle se dit aussi fière d’avoir le vendéen Philippe Katerine en autre parrain : « C’était intéressant pour nous d’avoir un artiste de cette envergure qui se rappelle qu’il vient de la “café culture”, pour montrer l’importance de cette scène-là. ». Mettre en avant cette culture du bar, c’est en effet un des objectifs principaux du collectif, largement subventionné par des partenaires privés et publics comme la ville ou la région. Une culture pourtant en perdition, se désole Lyane : « c’est compliqué à l’heure actuelle, le public vient aux évènements gratuits mais sans nécessairement consommer au bar ».

« Soutenir la café culture, la mettre en valeur »

En poursuivant cet objectif de « soutenir la “café culture”, la mettre en valeur », le collectif Culture Bar-Bars mène aussi des actions sur le reste de l’année à côté de ce festival automnal. En janvier par exemple, Lyane insiste sur leurs initiatives à l’occasion du Mois sans alcool : « On va essayer de mettre en avant les lieux qui soutiennent le dry january, […] l’idée c’est que le client qui souhaite faire le “dry” puisse identifier les lieux qui proposent une carte un peu plus sexy qu’un Perrier tranche et qui évitent la pression sociale et l’alcoolisme mondain ». En mars, l’organisation d’un autre festival par le collectif, Abracadabar-bars, vise aussi à présenter des spectacles pour la famille et les enfants afin de « désacraliser le comptoir très connoté à l’ivresse et la perversion ». De quoi encore plus montrer la diversité de la culture bar.

Informations complémentaires

Volontaire en service civique cette année à Fragil, Enora est passionnée de littérature, d'histoire, de cinéma... Son objectif est de devenir journaliste culturelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017