5 mars 2025

8 mars à Nantes : Une « envie d’occuper l’espace, de faire groupe » pour F.U.R.I

Cette année encore l’inter-collectif F.U.R.I : Féministes Uni·es pour une Riposte Intersectionnelle réitère, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la grève féministe pour une « convergence des luttes ». Au programme, une Zone d’Occupation Féministe, une prise de parole et un départ de marche à 16h à Bouffay.

8 mars à Nantes : Une « envie d’occuper l’espace, de faire groupe » pour F.U.R.I

05 Mar 2025

Cette année encore l’inter-collectif F.U.R.I : Féministes Uni·es pour une Riposte Intersectionnelle réitère, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la grève féministe pour une « convergence des luttes ». Au programme, une Zone d’Occupation Féministe, une prise de parole et un départ de marche à 16h à Bouffay.

 

Pour F.U.R.I, le 8 mars s’est plus largement « la journée des droits de toutes les personnes subissant le patriarcat » éclaire l’inter-collectif qui ne s’exprime que de manière collective. Cette vision explique la présence de plusieurs associations luttant contre de nombreuses violences et discriminations (racistes, classistes, validistes, sanistes, LGBTQIA+phobes, sérophobes, agistes, grossophobes, islamophobes, antisémites, xénophobes, putophobes, etc.). « Il n’y a pas un sujet qui va se faire indépendamment des autres. À chaque fois, les luttes sont hyper liées », justifie F.U.R.I (composées d’Aides Nantes, Collages engagés Nantes, Collectif Enfantiste, les Colleuses de Nantes, DisQutons, Féministes Révolutionnaires Nantes, Nosig, Nous Toutes 44, Paloma, le Planning Familial 44, Solidaires Etudiant.e.s Nantes et autres militant.e.s.).

 

Une programmation similaire à l’année dernière

La ligne de conduite des événements reste similaire à celle de l’année dernière. « Il y aura deux moments forts : l’installation d’une Zone Occupation Féministe (Z.O.F) à partir de 12h avec pas mal de petits trucs de prévus » et la marche qui commencera à 16h, précédé d’une prise de parole à 15h. Tout cela se déroulera autour de la place du Bouffay.

Une ZOF qui se veut être un « espace où toutes les générations se retrouvent », « un moment accessible à tous·tes », l’inter-collectif ayant prévu un espace où accueillir les enfants. « Il y aura une batucada, un regroupement de chorales avec une transmission de chant, un événement en rapport avec le centenaire des sardinières mais aussi des stands de pas mal de camarades » (pas que F.U.R.I) détaille les organisateur·rices.

Le discours, prévu place Bouffay à 15h, sera traduit en LSF avec l’idée de pancartes « avec des extraits de texte impactant, pour qu’il y ait un visuel pendant le discours ». La marche prendra le même trajet que l’année précédente et sera accessible PMR.

Affiche de la journée du 8 mars du collectif F.U.R.I ©FURI

« Rallier les camarades et leur donner de la visibilité »

Pour F.U.R.I, « c’est important de ramener des assos camarades sur cette journée ». Expliquant, la présence de nombreuses associations non-membres de l’inter-collectif aussi bien sur la ZOF que lors de la manifestation.

« On a conscience de l’impact de diffusion qu’on a et donc c’est aussi très important pour nous de rallier les camarades sur cette journée et de leur donner cet espace de visibilité » explique les organisateur·rices. Iels continuent « le 8 mars c’est quand même une date qui est connue des gens, qui peut rallier pas mal de personnes et du coup c’est l’occasion de parler d’autres sujets également, ça nous tient à cœur ».

 

Parcours de la manifestation organisée par F.U.R.I dans le cadre de la journée du 8 mars ©FURI

Une peur des violences « liée à la montée de la parole fasciste »

Certaines inquiétudes semblent, cependant, exister au sein de l’inter-collectif. « Là, notre inquiétude est surtout sur les fafs (personnes d’extrême-droite), leur présence potentielle, leur violence potentielle » explique F.U.R.I. Les organisateur·rices continuent « on a l’impression qu’entre les différentes personnes de F.U.R.I, il y a des personnes qui s’inquiètent vraiment très profondément ».

Tout de même, l’inter-collectif rappellent « mais on n’est pas en train de recroqueviller, on n’est pas du tout en train de se dire qu’on ne va pas faire des trucs à cause de ça ». Ainsi, F.U.R.I explique qu’il s’agit surtout de « prendre l’espace vite et faire bloc sur le coup pour ne pas être dégageable », concluant sur « on veut surtout encourager les gens à s’auto-mobiliser malgré tout ».

Autodidacte et impliquée, Lisa est en deuxième année de licence information/communication. Dans le quotidien, elle est très active et trouve épanouissement dans l’artistique. Son lien aux autres et son rapport à l’art lui créent de grandes ambitions pour l’avenir.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017