26 octobre 2018

Les adolescents et la pornographie

Dans le cadre de du festival numérique FAN@TIC organisé par l’association Start’Air le 25 octobre 2018 à Montoir-de-Bretagne, Fragil a mis en place une animation de décryptage de la pornographie sur internet à destination des adolescents et une soirée conférence-débat à destination des parents, le tout en partenariat avec le planning familial.

Les adolescents et la pornographie

26 Oct 2018

Dans le cadre de du festival numérique FAN@TIC organisé par l’association Start’Air le 25 octobre 2018 à Montoir-de-Bretagne, Fragil a mis en place une animation de décryptage de la pornographie sur internet à destination des adolescents et une soirée conférence-débat à destination des parents, le tout en partenariat avec le planning familial.

Pour cette 4ème édition du festival Fan@tic, l’association Start’air a sollicité Fragil pour mettre en place un Quiz/Débat autour de la pornographie sur internet à destination des jeunes festivaliers et pour animer une conférence-débat sur le même thème à destination des parents d’élèves.

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Les objectifs de ces animations étaient de libérer la parole des jeunes. La pornographie étant un sujet considéré comme tabou, ces animations devaient permettre de créer un cadre de débat et de réflexion.

Il était également primordial de questionner les fonctionnements et les enjeux de la pornographie sur internet, notamment en décryptant l’envers du décor, le fonctionnement des tubes et les impacts potentiels sur les pratiques sexuelles des jeunes.

Il nous paraissait important de réfléchir et de faire réfléchir sur la notion d’intimité et de vie privée à travers un questionnement sur l’empreinte numérique et la e-réputation.

Les séances de Quiz Débat

Sur deux séances d’1h chacune, nous avons, en collaboration avec Dominique Labarre du Planning Familial, débattu avec les participantes et participants.

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Après avoir rapidement discuté des pratiques et usages du numérique avec les jeunes, nous leur avons proposé de réfléchir à une définition de la pornographie. La gêne passée, ils ont réussi à mettre des mots sur le concept.

Pour info, voici la définition que nous avions retenue (cf wikipedia) :

 » La pornographie est la « représentation complaisante — à caractère sexuel — de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique », cette représentation explicite d’actes sexuels finalisés ayant pour but de susciter de l’excitation sexuelle. »

Nous avons ensuite rappelé quelques points d’histoire de la pornographie. Certains participants avaient ainsi conscience que ces représentations à connotations sexuelles ont toujours existé, et ce depuis l’antiquité.

Il a ensuite été question de l’histoire des films pornographiques qui sont apparus en même temps que le cinéma, c’est à dire en 1896. Nous leur avons projeté le film considéré comme le premier film pornographique de l’histoire: le coucher de la mariée.

Après ce rapide visionnage, nous avons amené les participants à réfléchir à la construction d’un film (pré-production, tournage, post-production) afin qu’ils prennent conscience que les films pornographiques relèvent de la fiction au même titre que les films grands publics.

Nous sommes ensuite passés à la partie numérique du Quiz en demandant aux jeunes s’ils savaient comment les sites pornographiques se rémunéraient-ils. Les réponses ont fusé : la publicité, les abonnements et la revente de données.

Pour finir, nous avons interrogé les jeunes sur les réseaux sociaux qui officiellement bannissent les contenus à connotations sexuelles. Cependant, comme les témoignages des jeunes présents l’ont prouvé, certains réseaux sociaux comme Twitter et Snapchat, laissent les contenus pornographiques circuler sans aucun contrôle.

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Tous les participants semblèrent ravis de ces deux ateliers qui ont, sans aucun doute, permis de prendre conscience des différents enjeux et impacts que peut avoir la pornographie sur les plus jeunes.

Voici la présentation qui a servi de support à ces deux ateliers :

Quiz Montoir de Bretagne

Conférence-débat avec les parents

Une fois les portes de Fan@tic fermées, l’association Start’air avait convié les parents à se réunir afin de suivre une conférence-débat autour du même thème : la pornographie et les adolescents.

Après un rapide retour sur les discussions de l’après-midi, nous avons discuté autour de plusieurs points :

– la propagation des écrans et donc la possibilité d’être confronté à des contenus pornographiques de plus en plus jeune.

– le fonctionnement des différents sites pornographiques

– les points de loi et les différents projets du gouvernement pour limiter l’accès aux contenus pornographiques par les mineurs

– le témoignage d’un journaliste ayant passé 1 an en immersion dans le milieu du porno amateur français

– les témoignages de jeunes lycéens et lycéennes

Nous avons conclu cette séance par des conseils que prodiguent des sexologues ainsi que des pédopsychiatres et fini cette conférence par un débat avec les parents présents.

Voici le support utilisé lors de la conférence-débat du soir :

Montoir de Bretagne _ parents

 

 

 

 

 

 

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017