L’histoire commence un dimanche de janvier 2017 à Talensac : Nantes est en alerte météo grand froid. Meriem, animée d’une énergie philanthropique, et que la misère écoeure, fédère quelques bonnes âmes pour servir une soupe populaire. Elle relaye ensuite sur les réseaux sa volonté d’agir contre la précarité locale. Son élan de solidarité fait boule de neige et bientôt un collectif d’artistes, de professionnels du social et autres particuliers bénévoles engagés organisent chez de généreux partenaires restaurateurs des rencontres solidaires régulières, ouvertes à tous. Venir en aide, le temps d’une demi-journée, à une centaine de sans abris, travailleurs pauvres, accidentés de la vie est le maître mot… Chapeau bas à Réso Chapo !
Le dimanche 28 octobre dernier, à la maison de quartier de l’Île de Nantes, Réso Chapo distribuait des repas gratuits, préparés cette fois par les bénévoles eux-mêmes et le chef Bruno Grué, et le public convié a pu assister à une série de concerts, représentations, rencontres, ateliers, qui, par cet après-midi où le froid venait de tomber, aura réchauffé les cœurs. Et les portraits chargés d’humanité du photographe Patrice Molle en témoignent.
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Meriem Coillier Assouni, à l’origine de l’initiative, explique la démarche :
Fragil : Pourquoi Réso Chapo ?
Meriem : Le collectif est né d’un constat : même s’il existe déjà de nombreux acteurs qui tentent de remédier à la grande pauvreté, ça ne suffit pas. On avait envie de créer des ponts à l’attention de ceux qui dorment parfois dessous. Et puis, on ne voulait pas faire la charité mais juste permettre aux personnes concernées, les gens de la rue, de passer un bon moment, en toute simplicité. Créer du lien social et redonner de la dignité à travers le partage d’un repas, le partage artistique et culturel et l’échange convivial sont nos objectifs. Le chapeau symbolise à la fois la générosité (le réceptacle du produit de la manche) et la dimension artistique qui nous tient à cœur.
Fragil : Réso Chapo, c’est qui ?
Meriem : Le collectif comprend une quinzaine de bénévoles dont un rappeur nantais Nash2O, un luthiste Samir Aouad, un prestidigitateur Stéphane Magistick, la peintre Vérève, une coiffeuse qui intervient gratuitement Mélanie Strippe, mais obtient également l’appui logistique d’Emmaüs 44, du CCAS, du restaurant social Pierre Landais, de plusieurs restaurants nantais comme le restaurant marocain le Palais Bahia ou le restaurant-bateau O’Deck, et la contribution de pharmaciens, boulangers, bouchers et une multitude de particuliers bénévoles. Toutes les bonnes volontés sont d’ailleurs les bienvenues car nous sommes en recherche constante de nouveaux partenaires.
Fragil : Quel est le prochain rendez-vous?
Meriem : Nous compterons deux ans d’action début 2019 avec une nouvelle distribution de repas et kits d’hygiène, entre autres. Nous espérons continuer à fédérer un maximum de partenaires généreux pour continuer de partager et d’échanger avec ceux qui en ont le plus besoin. Heureusement, des collectifs et des associations entretiennent la flamme et provoquent des sourires le temps d’une journée.
C’est bien les relations humaines, au cœur de l’engagement de Réso Chapo, le moteur le plus important pour transgresser les barrières sociales et créer du lien.