Tout au long de l’après-midi du 11 juin, on a pu voir défiler place Royale des slogans comme « La torture ne fait pas partie de notre culture ! » ou « Corrida : la honte ! ». Dans le même temps, un stand avec toute l’information nécessaire, un recueil de signatures, et un grand écran destiné à montrer le côté dérangeant de cette pratique sont installés. « La corrida ne rapporte pas d’argent donc elle est subventionnée par l’État, subventionnée par notre argent. Et ça, les gens ne le savent pas forcément », nous explique Delphine, qui anime les actions organisées par le Collectif Nantais Pour les Animaux place Royale. « Nous, on essaie d’informer les gens qui ne sont pas au courant de ça. On veut aussi, par le biais d’une vidéo, leur montrer ce qu’est vraiment la corrida. Parce que quand on voit ça à la télé, cela parait très joli, c’est bien enrobé… Mais là on voit vraiment le taureau et ce qui lui arrive. On voit que le taureau n’est pas agressif, qu’il essaie de se sauver. Tout ça, on veut que les gens le voient. »
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La radicalité en réponse à la barbarie
Créé en 1991, le CRAC (Comité Radicalement Anti-Corrida), dont le CNPA relaie la campagne anti-corrida, est la plus ancienne association française engagée dans cette lutte. En 2002, le R de « Réformiste » devient le R de « Radical ». L’association à l’effectif renouvelé est alors consciente qu’une seule voie est possible et acceptable : l’abolition pure et simple de cette pratique barbare. Une pratique introduite en France en 1853 par Eugénie de Montijo, marquise espagnole devenue épouse de Napoléon III. Tournant historique : depuis le 28 janvier 2015, l’être animal n’est plus défini par sa valeur marchande ou patrimoniale. Le nouvel article 515-14 du Code civil reconnaît, pour la première fois, l’animal comme un « être vivant doué de sensibilité ». Hélas, la corrida reste encore légale dans 13 départements de l’Hexagone, et survit chaque année grâce à un montant de subventions publiques qui dépasse les 600.000 €.
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Pour représenter les victimes des arènes place Royale, plusieurs militantes sont couvertes de faux sang, habillées tout en noir et portent des cornes sur la tête, dress-code souhaité à l’occasion. Elles sont restées par terre pendant des heures, une action qui a attiré l’attention de pas mal de passant.e.s. Pour ajouter une note musicale à la journée : David, jeune militant, s’est mis au chant et à la guitare pour jouer une reprise de La Corrida de Francis Cabrel. Une capsule sonore, prise sur le vif, par ici.
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La convergence des luttes
Pour Mathieu, végan, la corrida représente le spectacle ultime : « Je ne sais pas pourquoi les gens y vont… C’est une fascination pour la mort ? On ne peut pas dire que c’est juste la sortie du dimanche, à ce moment-là ils vont à un concert ! Ils viennent voir des gens mettre à mort un animal., c’est quand même un voyeurisme morbide…Je crois que l’on peut aller encore plus loin avec la corrida : en plus du spécisme, il y a aussi du sexisme. La corrida, c’est un homme mis en valeur, on va dire, qui se donne en spectacle avec son « apparat » bien en évidence, et la pique comme symbole phallique… Voilà, le message est clair ! »
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Une action réussie, puisque le CNPA, avec l’aide de l’association L214, a recueilli 755 signatures pour l’abolition de cette pratique sur le territoire français. Mais cela n’aurait pas été possible sans la Gay Pride. Le défilé est passé en fin d’après-midi au cœur de la place Royale, et beaucoup de manifestant.e.s se sont arrêté.e.s au stand pour s’informer et montrer aussi leur soutien. Un fait qui permet de constater, une fois de plus, l’importance de la convergence des luttes.
Pour la suite, l’Alliance Anti-corrida appelle à une grande manifestation unitaire le 23 juillet à Mont-de-Marsan.