Le gouvernement pense aux réseaux sociaux pour repérer les fraudeurs
L’émission Capital diffusé sur M6 a mis en lumière une nouvelle initiative affichée par le gouvernement afin de repérer plus facilement les fraudeurs en épiant les réseaux sociaux. Le ministre Gérald Darmanin a précisé qu’il s’agissait pour le moment d’une expérimentation. Toutefois, il demeure déjà quelques flous autour de cette décision gouvernementale. La première zone d’ombre réside sur les comptes possiblement surveillés. Le gouvernement souhaite t-il uniquement surveiller les personnes déjà soupçonnées de fraudes fiscales ? Ou a t-il l’ambition de cibler un public plus large afin de détecter au sein des réseaux sociaux d’éventuelles nouvelles fraudes. L’autre obstacle qui demeure est le rattachement de comptes à de fausses identités et le recours aux pseudonymes sur les réseaux sociaux. Le gouvernement précise qu’il souhaite se concentrer sur la récurrence des photos pour repérer des anomalies fiscales. Toutefois, il existe une énième difficulté, celle de distinguer la véracité des publications sur des plateformes poussant souvent à la vanité et à l’invention d’une vie aux antipodes de la réalité.
[RÉSEAUX-SOCIAUX]
Vers une surveillance des réseaux sociaux pour repérer les fraudeurs du Fisc ? Bercy se dirige vers une expérimentation en 2019 ; @Numerama https://t.co/wED5ySFNLB#Surveillance #RéseauxSociaux #fraudefiscale— Education médias (@Educmedias) 12 novembre 2018
La France et Facebook collaborent face au cyberharcèlement
Le gouvernement entend s’établir davantage sur les réseaux sociaux en travaillant notamment avec Facebook afin d’endiguer la haine en ligne. Emmanuel Macron a annoncé lundi 12 Novembre au Forum sur la gouvernance de l’Internet, la création d’un groupe de travail étroit avec le réseau social Facebook. Mark Zuckerberg a annoncé une expérimentation de 6 mois pour le moment. Le panel va mêler des salariés de l’entreprise Facebook à différents experts sélectionnés par le secrétariat d’État au numérique (juristes, ingénieurs). Cependant, plusieurs questions entourent cette collaboration entre le réseau américain et l’état français. Le respect de la vie privée des utilisateurs de Facebook est notamment mise en cause dans le processus. Il s’agit aussi d’une énorme opération de communication réalisée par Facebook, puisque le réseau social américain entend démontrer aux états la difficulté de modérer des contenus sur sa plateforme. Ce rapprochement avec les états européens s’explique aussi par une volonté du média social d’échapper à une réglementation lourde et éviter les amendes. Toutefois, la question reste encore en suspens et demeure à sa phase expérimentale.
[MODERATION]
Emmanuel Macron a annoncé lundi, lors d’un discours au Forum sur la gouvernance de l’Internet, la création d’un groupe de travail composé d’employés de Facebook et de membres issus d’autorités françaises. via @pixelsfrhttps://t.co/rMGmBkFYiT#moderation #facebook— Education médias (@Educmedias) 13 novembre 2018
Johann Fakra et l’art de la désinformation sur Internet
Le Monde s’est penché sur une trentaine de sites d’informations alternatifs sur Internet dirigés par un seul homme, Johann Fakra. Très discret, cet ancien employé d’une société informatique de développement web est à l’origine d’une trentaine de sites alternatifs proposant des thématiques très différentes comme la politique ou la santé. Les journalistes du Monde ont réussi à remonter à son nom en constatant l’utilisation du même Google AdSense, régie publicitaire de Google, sur la plupart des sites concernés. Ils sont alors parvenu à démontrer l’administration de ces sites par Johann Fakra. Bien que développant des thèmes différents, chacun de ses sites partagent un fonctionnement commun autour des fake news et de la diffusion d’articles conspirationnistes. Ces différents sites s’emparent volontairement des rumeurs aguicheuses ou de contenus tape à l’œil pour bénéficier d’une meilleure visibilité et donc de revenus publicitaires supplémentaires. Le Monde rapporte que ces sites d’informations alternatifs semblent avoir été créés dans un objectif mercantile mais également politique. Dans un contexte de défiance envers les institutions médiatiques traditionnelles, il est évident que certaines personnes profitent du développement de médias alternatifs pour développer des sites aguicheurs à des fins mercantiles et idéologiques.
[DESINFORMATION]@LesDecodeurs ont identifié un Français, Johann Fakra, derrière une trentaine de sites mensongers, présentés comme des médias « alternatifs », le tout grâce à l’identifiant de son compte Google AdSense. https://t.co/kZUk2B9MBz #Fakenews #Desinformation
— Education médias (@Educmedias) 14 novembre 2018
NordPresse: le site satirique interroge
Check News, l’outil développé par Libération, est revenu sur l’origine de Nordpresse, site parodique belge créé en 2014. À l’heure des Fake News et des flux incessants d’informations, le média propose de dresser le portrait du site satirique en le comparant aux générateurs de Fake News.
Vrai ou Faux? Nordpresse génère-t-il des Fake News ? Pour les décrypteurs de Libération la question se pose et la réponse n’est pas si nette. Sur sa description, le site satirique ne définit pas clairement ses informations comme “fausses”, il sème volontaire le doute. Interrogé par le média, le créateur de Nordpresse, Vincent Flibustier, évoque également une utilisation plus classique de son site “Je n’ai pas vraiment de ligne éditoriale ou de conduite. Parfois je publie des vraies infos qui me semblent importantes et je veux profiter de l’audience de Nordpresse pour ça.”
[SITES SATIRIQUES]
Interrogation sur le fonctionnement du site satirique Nordpresse. De l’humour à la Fake News.https://t.co/DTTjuntjOT#FakeNews #humour #Actualité— Education médias (@Educmedias) 15 novembre 2018
L’article de Check News évoque plusieurs pratiques controversées de Nordpresse. Les journalistes évoquent notamment la pratique du “cloaking”, depuis interdite par Facebook, qui vise à remplacer le nom du site parodique par le nom d’un média français (ou très proches). 20minutes.fr est par exemple devenu 20minutés.fr sur un post Facebook. Les posts publiés renvoyés directement sur le site de Nordpresse, ce qui portait à confusion pour les lecteurs. CheckNews fait également le lien entre les informations publiées sur Nordpresse et leurs partages sur les sites d’extrême droite. Une pratique sérieuse qui mène à propager des informations fausses ou volontairement humoristiques.
L’article permet de mieux comprendre ce que représente Nordpresse en terme de contenu. Les nombreuses citations du créateur de site permettent de coller au mieux à sa volonté initiale, faire rire, informer voire même “[…]rendre les gens un peu moins cons. À ma petite échelle, je pense avoir une utilité, notamment celle de pousser les gens à tout vérifier.”
France 3 Aquitaine a-t-elle pratiqué la censure en direct?
La chaîne du service public a-t-elle volontairement censuré la prise de parole d’une journaliste reporter se trouvant auprès de Gilets Jaunes? L’information a été reprise dans de nombreux médias français, vidéo à l’appuie.
[CENSURE]@F3Aquitaine a-t-elle censuré une charge des CRS contre les gilets jaunes ? @Rue89 a enquêté, la réponse est non. https://t.co/mtf2pCADVz#France3Aquitaine#GiletsJaunes #Censure
— Education médias (@Educmedias) 19 novembre 2018
Bien que de nombreux titres laissent entendre qu’il y ait pu avoir censure, la réponse est bien non. Après avoir visionné l’extrait du journal de France 3 il est évident que la présentatrice coupe la parole à la journaliste de terrain non pas pour l’empêcher de divulguer ses propos mais bien par faute de temps. Après 2 millions de vues et des centaines de partages sur les réseaux sociaux, France 3 et d’autres journalistes souhaitent bien expliquer la réalité du format TV et ses aléas. L’article de Rue 89 résume cette idée en reprenant les mots de la rédaction de la chaîne “Même les meilleurs journaux ont une fin… » Reste à le dire aux plus de 2 millions d’internautes visionneurs.
Romane Tirel et Dany Tougeron.