A l’heure où l’on tente d’édulcorer le discours pour en faire autant de la réalité, en renommant les flashballs mutilateurs, « lanceurs de balles de défense », voici le lien vers un projet qui pourrait faire « bang bang ! » :
www.kisskissbankbank.com/fr/projects/police-et-paysages
[aesop_image imgwidth= »40% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2019/01/ehsq5n8wz3g1b5gylwii_400x400.jpeg » credit= »Twitter : Yves Monteil » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]
3 questions à Yves Monteil
Fragil : Pourquoi ce projet (pourquoi un beau livre et pas un compte Insta)?
YM : Les réseaux et le livre ne sont pas incompatibles. Sur les réseaux, les publications sont évanescentes et cela implique une certaine urgence. C’est bien pour informer vite et faire état d’une manifestation par exemple. Je me sers aussi des réseaux pour communiquer et susciter une envie autour du livre et pour faire connaître mon travail. A l’inverse, un beau livre s’inscrit dans le temps et permet de fixer un travail au long cours en prenant du recul et en approfondissant le thème. Pour ce projet, j’ai passé des mois sur des lectures, historiques, sociologiques traitant du maintien de l’ordre. Avec un livre, il ne s’agit plus de communiquer mais de raconter une histoire qui restera comme un témoignage. C’est aussi une aventure humaine dans toutes les étapes de sa réalisation : du choix des photos jusqu’à l’impression.
Fragil : Les photos sont-elles accompagnées de légendes, d’un texte explicitant la démarche ou bien sont-elles données à voir comme matière (brute) à réflexion?
YM : Oui les photos seront légendées mais sans doute de manière regroupée, à la fin de l’ouvrage par exemple. Pour laisser parler les photos d’elles-mêmes. En plus du lieu, de la date, le nom de la manifestation sera indiqué. Seules quelques photos parmi la centaine de prévues auront une légende plus informative.
Fragil : Qui êtes-vous Yves Monteil ?
YM : Je suis photographe depuis plus de 20 ans mais j’ai en parallèle navigué dans de nombreux domaines : l’éducation nationale, la vie associative à l’international sur des projets culturels et localement dans le monde des médias alternatifs. Depuis 2015, je me consacre entièrement au photo-reportage, principalement sur ce projet, en m’immergeant dans les mondes des résistances citoyennes et du maintien de l’ordre. Ce dernier était encore mal connu en 2012, lorsque j’ai commencé mon travail à Notre-Dame-des-Landes. Je suis farouchement indépendant pour garder le contrôle et le sens de mes images. Je suis complètement engagé auprès de ceux que l’on opprime, que l’on veut faire taire et qui font face à la répression policière.