La Une de Fragil cette semaine nous transpose au cœur d’un des festivals musicaux les plus courus au monde, par le metalleux hardcore comme par le néophyte, le Hellfest. Au-delà de ce mastodonte, Nantes a offert au mélomane avide de sensations fortes de nombreuses raisons de se réjouir en ce mois de juin.
6 juin : des étoiles sur clair-obscur accompagnent la venue de Beach House à Stereolux. Le duo de Baltimore a démontré pour la deuxième fois son exigence dream-pop, à 10 000 lieues d’une quelconque austérité. Enveloppants, les morceaux veloutés scintillent des guitares d’Alex Scally, sous les envolées étourdissantes de la voix androgyne de Victoria Legrand.
16 juin : Spain, groupe californien fondé il y a 23 ans, constitue la surprise du chef à la Dynamo. Une cave voûtée peine à contenir le trio, en particulier le bassiste-chanteur à la voix pénétrante, Josh Haden. Entre les morceaux mythiques tels « Ray of Light » et les excellents extraits country-folk du récent opus « Carolina », le concert du groupe, calé tardivement entre deux dates de tournée française, rattrape haut-la-main les 14 ans d’attente depuis leur dernier passage à Nantes.
Puis il aura suffi de deux autres prestations pour s’assurer de la vitalité réjouissante de la scène nantaise. Assister au concert survolté des espoirs power-pop shoegaze Bantam Lyons, pressé contre son voisin de bar, à l’aveugle, dans le petit Madame Rêve, ou sautiller sur le rock teinté d’effluves Pixies du trio Nursery au Ferrailleur. Enfin, entendre la reprise des Australiens de The Go-Betweens « Karen » par les French Cowboy au complet, et aller se coucher…avant de profiter de l’été nantais.
Sandrine Lesage