24 mai 2019

Un anniversaire mémorable avec Archive

Un concert complet depuis plusieurs mois, quelques dates en France dont une ce mardi 14 mai à Nantes... Il ne nous en fallait pas plus pour aller voir Archive. Le collectif britannique est venu fêter ses 25 ans avec nous, récit de cette soirée mémorable à Stéréolux.

Un anniversaire mémorable avec Archive

24 Mai 2019

Un concert complet depuis plusieurs mois, quelques dates en France dont une ce mardi 14 mai à Nantes... Il ne nous en fallait pas plus pour aller voir Archive. Le collectif britannique est venu fêter ses 25 ans avec nous, récit de cette soirée mémorable à Stéréolux.

Pas de première partie pour le groupe britannique ce soir, l’équipe de Stéréolux l’avait annoncé quelques jours auparavant sur les réseaux sociaux. Ouverture des portes à 19h15, début du concert une heure plus tard… D’ores et déjà le mystère Archive prend place, on a rarement vu un horaire aussi précoce dans la salle nantaise. Date unique à Nantes, le groupe est venu pour sa tournée 25, hommage aux 25 ans du collectif qui célèbre son anniversaire en sortant un album best of.

Aux portes de la salle Maxi le brouillard s’émancipe, le temps d’apercevoir quelques indications sur la soirée qui nous attend.

Affiche d’Archive à Stéréolux

Le concert débutera donc avec une interlude de 15 minutes, puis se poursuivra par 2h de show. Après 20 minutes d’entracte le concert reprendra pour 1h. On sait désormais à quelle sauce nous allons être mangés.

Une entrée fracassante

Après une dizaine de minutes « d’introduction » sans lumière et sans personne sur scène, chaque membre du groupe arrive enfin, sous les acclamations du public nantais. Nous sommes nombreux ce soir, la salle est comble, le concert affichait complet depuis des semaines. Pour débuter leur set, les 8 membres du groupe britannique jouent You make me feel, titre emblématique repris dans plusieurs campagnes publicitaires.

Encadré par de nombreuses lumières et lasers, le groupe dégage immédiatement une énergie contagieuse. Le public semble conquis dès les premiers titres, que beaucoup connaissent par cœur.

Archive sur la scène Maxi de Stéréolux

Avec 12 albums studios sortis depuis la création du groupe en 1994, Archive s’impose aujourd’hui comme une référence dans le milieu du rock progressif. Leur style séduit un public international depuis plus de vingt ans maintenant. Archive a développé une identité propre qui alterne entre rock/électro/trip hop et progressif.

Un collectif au style unique

Particularité du groupe, plusieurs chanteurs et chanteuses se succèdent sur scène, parfois seul.e parfois à plusieurs. C’est bien cet univers si singulier que l’on retrouve ce soir, où le spectacle se passe sur l’ensemble de la scène. Archive compte une dizaine d’artistes dans ses rangs, notre regard ne se pose alors jamais au même endroit. Face à temps d’énergie, de nuances, on se laisse volontiers se perdre au fil des morceaux, tel que Bullets sorti en 2009, ou Stick me in my heart sorti en 2013.

Archive enchaîne les morceaux sans s’arrêter, laissant peu à peu glisser l’ambiance vers une atmosphère plus calme, voire sombre. Le groupe joue des titres plus récents, issus notamment de leur dernier album The False Foundation, sorti en 2016.

Après deux heures de concert, le « Chapitre I » d’Archive s’achève sous les applaudissements du public nantais, définitivement conquis. Le groupe s’éclipse discrètement avec quelques mots « see you in 20 minutes ». L’entracte d’une vingtaine de minutes est largement appréciée par la foule qui désormais se déverse en masse en direction du bar. Un peu d’air frais et une bonne bière, voilà de quoi se requinquer avant d’entamer le « Chapitre II » du concert.

Archive sur la scène de Stéréolux

Comme promis Archive nous a transportés dans son univers unique. Hors du temps et des normes, cette parenthèse enchanteresse fut bien difficile à quitter.

Ci dessous l’ensemble du concert filmé à Stéréolux (Copyright Archive) :

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017