22 mai 2019

« Je déclare la solitude ouverte, une surprise pourrait venir avec… » 

Jeudi 25 et vendredi 26 avril, aux Jeudis des Fabriques, Kevin Martos a présenté une étape de travail de sa création « Vie commune » , d’après le texte « Vie commune » de l’auteur contemporain, Stéphane Bouquet.

« Je déclare la solitude ouverte, une surprise pourrait venir avec… » 

22 Mai 2019

Jeudi 25 et vendredi 26 avril, aux Jeudis des Fabriques, Kevin Martos a présenté une étape de travail de sa création « Vie commune » , d’après le texte « Vie commune » de l’auteur contemporain, Stéphane Bouquet.

Après, 3 jours et demi seulement de travail commun avec l’équipe, cette première présentation a su remporter l’enthousiasme du public.

Les jeudis des fabriques, qu’est ce que c’est ?

Ce sont des moments privilégiés pour permettre au public de rencontrer et de voir les artistes qui travaillent, répètent et finalisent leurs créations artistiques. 
C’est aussi l’occasion pour les artistes de montrer leur travail en milieu ou sortie de résidence, d’avoir un premier regard du public et de présenter leur travail aux professionnels.
L’entrée est gratuite, ensuite on boit un verre avec les artistes. Ça se passe à la Fabrique de Chantenay vers 18h. Plus d’info ici.

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Deux genres littéraires pour servir une mise en scène intense, sensuelle

Vous l’aurez compris, le spectacle parle du vivre ensemble et notamment du couple, de la famille.

Autant le sujet touche beaucoup de monde, autant la mise en scène et le jeu d’acteurs étaient spécialement envoûtants.
On peut s’attendre à un jeu léger et des lieux communs comme dans une comédie romantique. Mais les interprètes se saisissent pleinement de la poésie d’une part et de l’autre, du genre théâtral de l’auteur Stéphane Bouquet.
3 histoires, 3 poèmes, interprétés par Ludivine Anberrée et Bertrand Ducher.

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Les personnages, sensuels, mordants, drôles, se questionnent dans un dialogue vif. Le phrasé est posé, appuyé.
« Mais pourquoi avons-nous fait des enfants ?… »
« Délivre moi de ce monde où l’on peut aller partout ! »
« Je déclare la solitude ouverte, une surprise pourrait venir avec…»

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Tout de suite on s’attache à eux, on s’identifie, on s’aime et on se déteste à travers eux.

Un zoom comme au cinéma

La scénographie est épurée (une table, des chaises, des tracés au sol, une faible lumière chaude centrée sur les personnages). Elle permet de créer l’effet d’un zoom cinématographique en rapprochant au fur et à mesure, les comédiens vers les spectateurs.

De près, le spectateur voit tout, le moindre geste, la moindre expression. Cela créé une intimité et oblige le comédien à maîtriser ses propres émotions, m’explique Kevin Martos, après la représentation.

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« Vivre ensemble pour mieux supporter la tristesse du soir ? »

Chaque histoire interroge la place qu’on laisse à la solitude, la liberté, l’indécision, l’envie d’être deux.

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La musique à l’atmosphère pop, jouée en live par Lenparrot avec des passages chantés, vient appuyer l’intensité du jeu.

La représentation se clôture sous de riches applaudissements qui laissent entendre que la version définitive est attendue.

Distribution :
Mise en scène : Kévin Martos
Jeu : Kévin Martos, Ludivine Anberrée, Bertrand Ducher
Musique : Romain Lallement « Lenparrot »
Régie : Marion Denier
Chorégraphie : Layal Younesse
 / Sérigraphie costume : Jérôme Chardon Sérigraphie 

Heureuse nantaise, curieuse, amatrice de spectacle vivant et manifestations artistiques. J'ai envie de m'essayer à l'écriture pour me découvrir, aller chercher ce qui se vit lors des représentations et le partager.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017