« Comment réfléchir aux problématiques liées aux stéréotypes, préjugés et discrimination dans les médias ? » C’est la question que se sont posés la quinzaine de stagiaire en perfectionnement de BAFA au CEMEA ce mardi 9 juillet. Accueillie par la structure d’éducation nouvelle, l’association Fragil a pu animer un temps de deux heures divisé en trois ateliers. Ce temps d’animation financé par la DILCRAH a pour objectif de sensibiliser aux discrimination dans les médias.
Jeu du pas en avant
Réunis dans la cour du centre, les stagiaires se sont vus assigner un rôle secret leur permettant de prendre l’identité de différents types de profils : « Le fils d’un fermier vivant dans un village alsacien reculé. 19 ans », « Un homme blanc de 30 ans employé dans une start-up », « Une jeune Rom de 17 ans qui n’a jamais terminé sa scolarité dans le primaire ». Une fois imprégnés de leur rôle, les stagiaires se sont placés sur une ligne de départ et ont avancé d’un pas à chaque fois qu’une affirmation énoncée par l’animateur leur semblait vraie pour leur rôle : « Vous possédez un smartphone », »Votre accent est audible dans les voix-off des reportages télévisés », « Vous vous reconnaissez physiquement dans les publicités »… Cet atelier a permis aux participantes et participants de réfléchir aux représentations de chacune et chacun vis à vis des profils qu’ils représentaient, mais aussi de prendre conscience des problématiques d’accès aux médias et de représentation dans ces derniers de certains types de personnes.
Décryptage de contenus médiatiques
Réunis en demi-cercle, les stagiaires ont été invités à réagir à la diffusion de contenus sélectionnés par Fragil. Article de presse attaquant la tenue vestimentaire d’une joueuse de tennis, séquence « humoristique » d’une émission de télé se basant sur les stéréotypes véhiculés sur les personnes originaires du Brésil, billet d’humeur anti-féministe diffusé à la radio… tels étaient les types de contenus qui ont déclenché de vifs débats dans l’assemblée. En travaillant sur ces contenus, les stagiaires ont pu à la fois se questionner sur le fond, à savoir les propos discriminants, de chaque contenu ainsi que sur la forme pour comprendre les différents types de production médiatique.
Réflexion sur une séquence
Après avoir visionné un extrait de l’émission « Salut les terriens », lors de laquelle Laurent Baffie soulève la jupe de l’invitée Nolwenn Leroy, les participantes et participants ont été invités à travailler en groupe. En 10 minutes, chaque équipe devait définir les différents protagonistes de la production de la séquence et les classer selon leur niveau de responsabilité. Si certains groupes se sont arrêtés uniquement aux personnes présentes à l’image, d’autres ont évoqué des acteurs invisibles, tels que la production, le public, le monteur… Ce temps de réflexion a permis à tous et toutes de réfléchir au processus de production d’une telle émission, de se questionner et de débattre à propos du rôle et des réactions de chaque protagoniste.
Ce temps de deux heures a été très apprécié par les participantes et participants qui, selon leur témoignages à l’issue de l’atelier, auraient aimé avoir plus de temps pour débattre et élargir le sujet sur des exemples hors décryptage médiatiques. Cette amorce leur permettra sans aucun doute d’avoir des pistes pour animer des temps de réflexion sur les stéréotypes, préjugés et discriminations ainsi que des éléments pour décrypter du contenu médiatique avec des jeunes lors de leur futures animations.