En cet après-midi d’automne, la bibliothèque Libre Cour de Vertou accueillait tous ceux et toutes celles qui désiraient en savoir un peu plus sur le traitement de l’information et l’une de ses principales dérives : les Fake-News. Sur la demande de la bibliothèque, l’association Fragil a animé cette réflexion en deux temps.
Un atelier autour de l’information
8 personnes, inscrites au préalable, ont fait le déplacement pour cet atelier. Réunies autour de François-Xavier Josset, chargé de projet médiatique et numérique pour Fragil, elles ont pu pendant une heure et demi réfléchir ensemble à la création de l’information. Adolescents, actives et retraitées ont d’abord pu échanger autour de leur perception du journalisme lors d’un débat mouvant. La carte de presse et la notion de journaliste professionnel, la ligne éditoriale, censure et auto-censure, tels sont les sujets qui ont étés abordés et qui ont permis à tous et toutes de mieux saisir les problématiques liées à la fonction de journaliste.
En enchaînant sur un petit jeu d’écriture journalistique, les participantes et participants ont pu réaliser à quel point le traitement d’un fait plutôt banal, ici un lancer de clés, peut être différent selon les personnes. Ce jeu que l’association réalise régulièrement permet de mettre en évidence la nécessité de poser des questions, même lorsque les faits paraissent évidents, pour éviter de ne donner que son opinion.
L’atelier s’est clôturé sur une réflexion autour du décryptage de fausses informations. A partir d’informations invraisemblables, chacun et chacune ont proposé une méthode pour les vérifier. En évoquant l’appel au sens critique, l’utilisation de plateforme de fact-checking telles que Checknews de Libération ou encore Les décodeurs du Monde, le croisement des sources… les participantes et participants ont pu déféinir ensemble une méthodologie de vérification de l’information.
Fake-News : échanges
L’après-midi s’est poursuivi par une conférence-débat à laquelle est venue assister une quinzaine de personnes. En guise d’introduction, l’animateur a demandé à tous et toutes de venir inscrire sur un tableau blanc le mot qui leur venait à l’esprit quand on évoquait le terme « Fake-News ». L’effet de surprise passée, nombre d’entre-eux ne s’attendaient pas à participer activement à la conférence, l’exercice a permis de définir ensemble et dans la discussion les caractéristiques d’une Fake-News : une volonté de tromper, une ressemblance avec une information de qualité, des objectifs différents (idéologiques, financiers, humoristiques).
La suite des échanges a permis d’évoquer l’accélération de la diffusion des Fake-News à l’ère d’Internet, mais aussi de rappeler que celles-ci n’étaient pas nées avec lui. L’évocation d’exemples de créations de fausses informations à des fins politiques a rendu possible la mise en perspective de la notion : les inventions des réunions secrètes du livre « Protocols des sages de Sion », rédigé pour influencer Nicolas II , le témoignage de Nayirah évoquant un supposé massacre de bébés par des irakiens en 1990… La forte activité des réseaux d’extrême-droite dans la diffusion des fake-news a aussi été mise en lumière.
Malgré une affluence plutôt faible sur ce type d’événement, les participantes et participants ont semblé trouver l’après-midi riche en enseignements, sentiment partagé par Olivier Stalloni, responsable multimédia de la bibliothèque : « la prestation de François-Xavier était adaptée au public puisqu’il est parvenu à les rendre acteurs (ce qui a été apprécié des participants malgré leur timidité et leur retenue premières), à les faire réfléchir à la thématique sans leur donner toutes les réponses mais en les incitant à la réflexion. Les retours que nous avons eus des participants sont positifs. »