Pourquoi ce festival ?
A l’origine une impulsion forte via le ministère de l’Education Nationale lancée en 2017 pour faire découvrir l’Afrique. Cette saison Africa 2020, au travers des arts, la science et la technologie, veut faire découvrir la société civile de différents pays d’Afrique. Elle met en lumière les femmes et la jeunesse, un mouvement d’émancipation globale.
Le Grand T, en partenariat avec le TU (Théâtre universitaire), s’est donc emparé du sujet, en s’associant au Festival « Les Récréâtrales Ouagadougou » au Burkina Faso qui a lieu du 24 octobre au 31 octobre.
En effet depuis 2002 ce festival, dirigé par Aristide Tarnagda, auteur et metteur en scène, a développé un processus de création panafricain. Il s’articule autour de 3 étapes : recherche- formation, création-production et diffusion. Le pays possédant peu de structures culturelles, il se déroule en plein air dans un quartier populaire « Rue 9.32 ». Les habitants y participent activement, en prêtant leur cour pour y jouer les spectacles ; mais leur participation c’est aussi, l’accueil, la billetterie, les habilités techniques des citoyens.
Il s’agit donc de transposer à Nantes ce festival à l’image de celui de Ouagadougou pour une durée de 3 ans.Il sera une invitation à regarder, comprendre le monde d’un point de vue africain sans tomber dans les clichés,et dans une posture d’ouverture et de compréhension mutuelle. Pour répondre à l’objectif de formation,l‘équipe technique du Grand T accueillera 7 jeunes stagiaires africains pour les former en tant que techniciens du spectacle.
Comment a été construite cette programmation ?
Penser, circuler, créer, palabrer, fêter au travers de la danse, du théâtre, de l’écriture, de la philosophie seront les maitres mots de ce festival .La gastronomie, la coiffure et la couture seront également présentes au cœur de ces 2 semaines, en y impliquant aussi des savoirs faire d’habitants du quartier de la Bottière en lien avec le Grand T. On y découvrira au travers des artistes de différents pays d’Afrique, un continent créatif, dynamique mais aussi conscient et résilient, habité par les valeurs citoyennes.
Quels seront les temps forts de cette programmation pluridisciplinaire ?
Du Théâtre
Ouverture du Festival avec Incendios. Cette pièce créée par Wadji Mourad, sur l’histoire libanaise a été transposée par Victor de Oliveira sur l’histoire du Mozambique, son pays natal, avec des acteurs de ce pays. La portée universelle de cette pièce se révèle au travers de la quête des enfants d’une fratrie à la recherche de leurs frères et père dans tout le pays. La pièce est jouée en portugais, et sous-titrée en français
Du 30 novembre au 2 décembre Grand T.
Que ta volonté soit Kin : Aristide Tarnagda met en scène la pièce du Congolais Sinzo Aanza avec une troupe panafricaine. Au travers l’histoire de 2 squatters délogés par les gendarmes ce texte d’une langue poétique et créative nous immerge dans les rues bouillonnantes de Kinshasa. Ce spectacle a été crée aux Récréatrâles de Ouagadougou en 2018.
Les 8 au 9 décembre au Grand T.
Des spectacles jeunes public
« Notre maison » : le centre d’art Ishyo de Kigali au Rwanda dirigé par Carole Karemara développe depuis une dizaine d’années différents événements artistiques autour du théâtre, de la musique avec une orientation particulière autour de la mémoire et de l’espace public. « C ‘est quoi une maison ? » « Qu‘est ce que cela fait d’être forcé de la quitter pour aller vivre ailleurs ? ». Cette pièce s’est construite en partenariat avec le Helios théâtre en Allemagne en s’appuyant sur une histoire commune au Rwanda pendant la deuxième guerre mondiale. Par le jeu, l’humour l’énergie, 6 artistes africains redonnent vie et sens aux habitants de ce pays.
Les 4 au 5 décembre Grand T.
De la Danse
« Mailles »sept femmes africaines, sublimées par les costumes sculptés chantent, dansent et clament les luttes, les conflits et parlent de la place des femmes. Dorothée Munyaneza musicienne et chorégraphe associée au théâtre de la Ville à Paris, née au Rwanda, n’a de cesse de saisir les mémoires individuelles et collectives pour mettre en lumière cette histoire .
A noter : atelier danse enfants pendant le spectacle .
Les 4 et 5 décembre au Grand T.
Des lectures et des rencontres
A la découverte d’une œuvre majeure : Leonora Miano originaire du Cameroun, est une autrice très reconnue, ayant publié de nombreux ouvrages et obtenu entre autres prix, le Goncourt des lycéens en 2006. Avec « Ce qu’il faut dire » elle propose un texte qui interroge le présent des sociétés postcoloniales, et un rapport équitable entre les peuples. Nanyadji Kagra prête sa voix à ce texte visionnaire qui dessine un nouvel horizon.(5 dec ).
Un moment festif pour tous
Et si on se retrouvait comme à Ouaga ! Une rue africaine sera reconstituée au Grand T inspirée de la rue 9.32 lieu du Festival avec ses marchands, ses coiffeurs, ses couturiers. Ils ne seront pas venus d’Afrique mais ce seront des habitants du quartier de la Bottière pour assurer la continuité de la collaboration instituée depuis 3 ans avec le Grand T. Une soirée musicale avec un DJ mozambiquais. Bien des surprises vous y attendent pour les petits et les grands.
Le 5 décembre au Grand T.
Voici donc quelques suggestions au sein de cette programmation éclectique, riche, plurielle, le résultat d’une belle collaboration entre acteurs culturels nantais et du continent Africain. Un événement incontournable pour découvrir la culture Africaine d’aujourd’hui avec des artistes partageant les mêmes valeurs.
La culture et ses artistes ont besoin de nous, nous avons besoin d’eux, malgré le contexte, osons aller à la découverte d’un autre monde !
Infos pratiques.
Le Festival se déroulera du 1er au 11 décembre 2020
D’autres spectacles sont à découvrir en allant sur les sites du Grand T et du TU.