Dans le cadre d’un appel à projet initié par la DRAC (Direction régionales des affaires culturelles) et à destination des 11-15 ans, le collège Simone Veil a sollicité, pour la troisième année consécutive, l’association Fragil. Ce projet, généralement destiné à une seule classe de 4ème, s’est vu modifié cette année en y incluant l’ensemble des classes de 4ème pour la partie initiation au fake news et au fact checking.
Tout au long de la journée, 4 classes de 4ème se sont succédées sur des sessions de 2h permettant à Fragil d’ajuster le contenu de l’atelier au fur et à mesure.
Pour démarrer la réflexion autour des fake news, nous avons débuté l’atelier par un jeu d’écriture journalistique, permettant aux participants et participantes de s’initier rapidement au journalisme. Tout d’abord nous leur avons demandé s’ils savaient ce qu’était une fake news et en fonction de leurs réponses nous avons complété. Les élèves devaient dans un premier temps réfléchir à 6 questions qu’un journaliste se pose pour rédiger un article : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Suite à ça a commencé le « jeu des clés ». Il consiste à observer une scène, la décrire en répondant aux 6 questions et écrire un chapô d’article à partir de leurs réponses. Ensuite les élèves ont tous mis en commun leurs réponses et c’est à ce moment qu’ils se sont rendu compte qu’ils n’ont pas tout à fait les mêmes réponses alors qu’ils ont vu la même scène au même moment. Ce jeu leur a permis de réaliser l’importance d’oser poser des questions pour les aider à écrire l’article. En effet, s’ils n’ont pas hésité à redemander le prénom ou la fonction de l’animateur ou de l’animatrice, rares sont celles et ceux qui ont demandé plus d’informations.
On a d’ailleurs pu entendre quelques fois : “On ne peut pas savoir pourquoi elle a fait ça, on n’est pas dans sa tête” “On aurait dû lui poser la question au lieu de supposer”
Dans un second temps, l’initiation au journalisme était consacrée à la réflexion à travers un débat mouvant. A partir de phrases, les participants devaient se positionner : “d’accord” ou “pas d’accord” et argumenter. Voici les phrases auxquelles ils ont été confrontés.
Il faudrait que tous et toutes les journalistes soient approuvés par l’Etat.
Les journalistes devraient éviter de donner leurs opinions
Les médias gratuits devraient être interdits
Le but du débat mouvant n’est pas de dire s’il y a une bonne réponse mais plus de faire réfléchir les jeunes, les inciter à trouver des arguments et se confronter à l’opinion contraire. Pour certains le fait de s’écouter était assez compliqué, souvent ils donnaient plusieurs fois le même argument mais avec une tournure différente.
En troisième partie, la première classe à fait un quiz que l’animateur a trouvé un peu long car il avait moins l’attention des élèves, alors nous avons procédé différemment pour les trois autres classes. Nous avons repris quelques questions du quiz mais au lieu de faire un « questions-réponses » nous les avons fait réfléchir et expliquer ce que eux pensaient des fake news, à quoi cela servait, s’ ils connaissaient des médias de fake news etc.
Pour finir cet atelier, par groupe de deux puis quatre, les élèves devaient trouver au moins trois pistes pour répondre à la question : Comment vérifie-t-on une info ? C’était plus ou moins les mêmes réponses qui ressortaient dans chaque groupe : interroger des témoins, vérifier la source, comparer différents médias, si possible se rendre sur les lieux.
Pour conclure cet article, Jann, volontaire en service civique nous donne son ressenti plutôt positif après cette journée.
“Je dirais que la journée s’est très bien déroulée, c’était intense puisqu’il fallait animer plusieurs fois le même atelier mais très intéressant car on pouvait voir ce qu’on devait améliorer au fur et à mesure. J’étais contente d’y avoir participé.”
Quant à moi, en participant à cet atelier, j’étais très stressée et j’appréhendais beaucoup de me retrouver face à des élèves à peine plus jeunes que moi, mais au final c’était une journée enrichissante et sportive. Je ne me sens toujours pas prête à animer un atelier mais à y participer pourquoi pas.