Pour la troisième année consécutive, l’association Fragil a mené une série d’ateliers financée par la DRAC des Pays de la Loire à destination d’une classe de quatrième. Issu.e.s du collège Simone Veil, les jeunes ont pu découvrir le fact checking et ainsi décrypter des fake news. Ces ateliers font suite à une première intervention au sein du même collège pour l’ensemble des classes de 4ème.
« On sait que c’est faux, c’est évident. »
La première séance de la série d’ateliers était une introduction au thème de ce projet : les fake news ou fausses informations. Pendant deux heures, la classe de 4ème C du collège Simone Veil a participé à plusieurs ateliers ludiques et participatifs afin de mieux appréhender la vérification de l’information. Lors de cette séance, les élèves ont défini ce qu’était une fake news et comment faire la différence avec une information. Tous et toutes avaient déjà entendu ce terme de fake news, certain.e.s même l’associaient avec des faits concrets ou des personnes médiatiques tels que Donald Trump ou la chaîne Youtube Lama Faché. Cette dernière a permis de faire émerger chez la plupart la notion de « rire » qui se cache parfois derrière la production de fake news. Lorsque l’animatrice de Fragil leur a demandé comment ils interprétaient ce genre de vidéos, l’ensemble du groupe était unanime sur le caractère évidemment faux de ces contenus « car c’est trop gros, on sait que c’est faux ».
Pour aller plus loin, les élèves ont été amené.e.s à participer à un atelier d’initiation à l’écriture journalistique, couramment pratiqué dans les ateliers proposés par Fragil. Suite à cet exercice d’une vingtaine de minutes, les élèves ont pu comprendre les bases d’une production journalistiques, en particulier les 6 questions ( Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?) auxquelles le ou la journaliste doit répondre dans un article.
Ce temps introductif a également permis d’évoquer la manipulation par l’image. Des exemples ont été projetés par l’animatrice de l’atelier ce qui a permis de concrétiser les faits auprès des jeunes.
Vérification : aller plus loin que l’évidence
Les quatre ateliers qui ont suivi les deux heures d’initiation ont été consacrés à la vérification d’informations et à la production d’affiches explicatives. Par petits groupes de 4 personnes maximum, les élèves ont dû tirer au sort un média parmi une longue liste de médias sélectionnés par l’animatrice de Fragil. Chaque groupe avait alors une vingtaine de minutes pour se rendre sur le média tiré au sort et choisir un article qui leur parait « douteux ». Le but étant pour chaque groupe d’ensuite proposer son article à l’ensemble de la classe afin que tous les élèves votent pour l’information la plus douteuse. Celle pour qui ils.elles ont le plus de doute sur sa véracité, une information qui pourrait être une fake news.
L’information choisie parmi toutes celles proposées par les différents groupes est alors soumise à un deuxième vote, cette fois-ci à l’ensemble des élèves du collège ainsi qu’au personnel, via une plateforme disponible sur internet. L’information est alors soumise au questionnement : « cet article vous parait-il vrai ou faux ? ». La semaine suivante, les résultats du vote sont rendus publics et les élèves font le travail de vérification de l’information ce qui permet de donner une réponse à la question demandée. C’est enfin à l’animatrice de Fragil de mettre en page une affiche sur un logiciel d’édition pour rendre compte de l’information sélectionnée, du résultat du vote du collège et des étapes de vérification de l’information. L’affiche est ensuite exposée au sein du collège.
Exemples d’affiches réalisées à la suite des vérifications d’informations :
Ce travail de vérification a permis aux élèves d’aller plus loin que ce qui leur parait « évident »; pour la plupart d’entre eux et elles, la mise au travail et la rigueur que l’exercice implique ont eu du mal à se mettre en place. Néanmoins au fil des semaines, les groupes ont réussi à prendre de nouvelles habitudes, l’exercice de recherche d’infos puis de vérification est devenu plus facile et plus abouti. Le dernier atelier a permis de produire un ultime panneaux regroupant 5 conseils pour vérifier une information sur internet.
Des élèves satisfait.e.s
La dernière séance en compagnie des élèves a été l’occasion pour eux de réaliser la dernière affiche (voir ci-dessus) mais aussi un temps propice au bilan. Chaque élève s’est donc vu distribuer une feuille à remplir de manière anonyme afin de donner son avis sur l’atelier mené pendant ces 5 semaines. Les élèves ont du écrire 3 choses « positives », qu’ils et elles ont apprécié.e.s mais aussi 3 choses « négatives » ou du moins 3 éléments qu’ils ont moins aimé.e.s.
A la lecture de ces bilans, les élèves sont satisfait.e.s de cette série d’atelier menée par Fragil mais ont regretté souvent des ateliers trop longs (2heures), notamment pour un vendredi après-midi. Une problématique également partagée par les professeurs présents pendant ces ateliers, l’idée de création de demi groupe pour 2 fois 1 heure d’atelier est ressortie dans l’idée d’un futur projet. Malgré des moments de grande agitation pendant lesquels certain.e.s élèves ont eu du mal à se concentrer, une ambiance de confiance et de partage a prédominé pendant l’ensemble des séances.