Je me rappelle d’une interview de Sylvain Girault il y a quelques années. Le directeur artistique du Nouveau pavillon à Bouguenais nous expliquait non sans humour que l’étiquette « musique du monde » le faisait royalement c…. Pour résumer : toutes les musiques sont des musiques de notre monde, donc ça ne veut rien dire. Avec ce risque inhérent d’une perte d’identité et d’une multiplication des festivals au même visage. Force est de constater que le chanteur du Jeu à la Nantaise, à l’origine du festival Eurofonik, n’avait pas tout à fait tort.
On ne les compte plus les festivals qui, à force de grossir, se ressemblent tous. Des line-up à rallonge pour finalement quelle cohérence ? Quelle identité ? Non loin de chez nous, les Escales à Saint-Nazaire connaissent ce problème. D’une qualité indéniable, le rendez-vous a tendance à se perdre dans une multitude de têtes d’affiche que l’on retrouvera ailleurs dans l’été. Certainement pour répondre aux exigences financières d’un festival aux 48 000 spectateurs. Bon, on ne va pas se plaindre ! Car l’Iguane en escale, à Fragil, on aime !
A l’autre bout du spectre, certains festivals jouent la carte de l’hyper-spécialisation. Le Dub Camp Festival à Carquefou, par exemple, commence à se faire une sacrée renommée dans le milieu, explorant toutes les facettes de la culture sound system. Alors, en attendant de voir vers quel pôle évolueront les programmations des festivals français, on ne va pas se faire un monde. Et on va savourer toutes les musiques, connues ou non, de notre monde.
Pierre-Adrien Roux
édito – 5 août 2016