8 octobre 2021

Découverte de l’éducation aux médias pour les volontaires de l’AFEV

Mardi 21 septembre, l'association Fragil est intervenue auprès des volontaires en service civique de l'AFEV, association d'aide aux élèves en difficultés. Accompagnés par l'animatrice de Fragil, les 7 jeunes ont pu découvrir différents ateliers autour du cyberharcèlement et des réseaux sociaux.

Découverte de l’éducation aux médias pour les volontaires de l’AFEV

08 Oct 2021

Mardi 21 septembre, l'association Fragil est intervenue auprès des volontaires en service civique de l'AFEV, association d'aide aux élèves en difficultés. Accompagnés par l'animatrice de Fragil, les 7 jeunes ont pu découvrir différents ateliers autour du cyberharcèlement et des réseaux sociaux.

La journée de formation auprès des sept volontaires a débuté par un temps d’interconnaissance organisé par l’animatrice de Fragil. Bien que les volontaires se connaissaient déjà tous et toutes, l’animatrice leur a proposé de se lever et de venir choisir une carte issue du jeu Dixit. Une fois la carte en main, chacun.e devait se présenter devant le reste du groupe, en incluant son prénom ainsi que son humeur du moment. Ce temps de « brise glace » a permis de lancer cette journée de formation riche en contenus.

Matériel utilisé pour le jeu de classement

« Je pourrais réutiliser certaines activités sur le cyberharcèlement dans mes ateliers »

La matinée s’est articulée autour de la thématique du cyberharcèlement. À la demande de l’AFEV, l’association Fragil a proposé aux volontaires différents types d’activités autour de cette thématique afin que les jeunes puissent avoir certaines clefs lors de leurs propres ateliers avec des collégien.ne.s. Les participantes et le participant ont notamment dû faire un jeu de classement d’une liste de mots, afin de les regrouper par thème : harcèlement/ cyberharcèlement/ les deux. Cette classification permet par exemple d’engager la discussion autour du mot « cyber », lié à internet, mais aussi de jauger leurs connaissances sur la loi avec le terme « article n°222-33-2-2 du code pénal » et les organisations d’aide tels que « CNIL » ou « 0 800 200 000« , numéro d’écoute pour le cyberharcèlement.

Pour compléter les discussions engagées, différentes vidéos sont proposées aux volontaires. L’animatrice de Fragil propose par exemple la courte vidéo « 1 jour 1 question » dédiée au cyberharcèlement, un format particulièrement adapté au jeune public.

 

La matinée se termine avec deux autres ateliers consacrés au cyberharcèlement : un débat mouvant et une réflexion autour de cas concrets. Le temps de débat a particulièrement plu aux participantes et au participant, certaines souhaitant le mettre en place à leur tour auprès de leur public collégien. L’animatrice de Fragil a pu proposer différentes phrases telles que « Une insulte en ligne est moins grave qu’une insulte en face à face« , « En fonction de la victime, certains cas de cyber-harcèlement sont excusables » ou encore « Il vaut mieux faire attention à ce que l’on dit et fait en ligne pour ne pas se faire cyber-harceler » phrase la plus clivante parmi les participantes et participant. Le dernier atelier de la matinée a permis au groupe de se mettre à la place de parents, en imaginant des réponses adaptées aux jeunes. Parmi les propositions de cas concrets, il y a eu par exemple « Camille a 14 ans, il est régulièrement malade le dimanche soir. Il passe beaucoup de temps à jouer en ligne et sort très souvent renfermés de ses parties. »

 

Tableau complété lors de l’atelier sur l’empreinte numérique

La  matinée s’est terminée avec le visionnage de vidéos traitant du cyberharcèlement, un moment difficile pour certaines volontaires et que l’animatrice de Fragil tachera d’ajuster dans ses prochains ateliers. Sur un ton plus léger, l’après-midi a débuté avec un quiz de culture numérique. L’ensemble des volontaires s’est prêté au jeu en établissant deux groupes opposés. Seul un point les a séparés en fin de quiz, les volontaires ayant un niveau de connaissance équivalent en ce qui concerne par exemple le fonctionnement économique des réseaux sociaux ou la différence entre un navigateur web et un moteur de recherche. Cette animation a permis à tous et toutes de « remettre à plat » certains termes liés au numérique, tel que « serveur web« , afin par la suite de pouvoir les expliquer à un public moins averti.

Toujours dans cette même grande thématique du numérique, un nouvel atelier dédié à l’empreinte numérique a été proposé aux volontaires de l’AFEV. Reproductible auprès d’un public jeune, cet atelier permet aux participantes et au participant de clarifier la différence entre l’empreinte numérique, l’identité numérique et l’e-réputation. À l’aide d’une image puis de diverses informations publiées sur un compte Instagram, les jeunes sont amené.e.s à établir une liste de toutes les informations que l’on peut déduire de la personne qui a écrit cette publication (voir photo ci-dessus). Simple et réutilisable, cet atelier permet également de se rendre compte de la somme des informations facilement accumulables sur une personne. La journée se conclut par un temps de bilan, où les volontaires sont amené.e.s à inscrire au tableau ce qu’il et elles ont appris pendant la formation et leurs envies futures.

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Après une journée de formation, l’animatrice de Fragil, comme son public du jour, semble satisfaite de la qualité des échanges et des thématiques abordés. Les volontaires ont souligné l’intérêt de ces ateliers auprès d’un public jeune et ont regretté un rythme « un peu lent », tout en soulignant la diversité des sujets et ateliers proposés.

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017