Ce sont des purs produits de la musique classique, tous diplômés du Conservatoire de Paris, formation supérieure de musique de chambre. Ils sont imprégnés des grands compositeurs du répertoire classique : Bach, Vivaldi, Rameau mais aussi Mozart, Beethoven, Chopin, Schumann, Prokofiev.
Mais quand le quatuor de sax interprète des grandes œuvres classiques connues, on a l’impression de les redécouvrir. Ils dégagent du rythme, de l’énergie, de l’enthousiasme. Ils surprennent et c’est indéniablement le saxophone qui produit cet effet.
Le saxophone, ça change tout
Le saxophone a d’abord été conçu pour jouer de la musique militaire. Cet instrument a été inventé en 1846 et à Paris par un certain Adolphe Sax, un belge qui a installé son atelier au 50 rue Neuve-Saint Georges, dans le 9ème arrondissement.
« C’était l’instrument idéal pour l’Armée » nous explique par téléphone Paul-Fathi Lacombe, l’un des 4 saxophonistes d’Ellipsos. « Sa puissance galvanisait les troupes ».
Les grands maîtres de la musique classique s’en sont emparés pour l’incorporer dans leurs orchestres symphoniques. Berlioz, Ravel, Bizet notamment. Mais c’est le jazz qui a donné ses lettres de noblesse à ce tube métallique tiré du bugle auquel le génial facteur d’instrument Adolphe Sax a ajouté un système de clés et un bec à anche.
Le saxophone a aussi cette particularité : il est calqué sur la voix humaine avec des sopranos, des altos, des ténors, des barytons. Chez Ellipsos, chaque saxo a sa tonalité. Paul-Fathi Lacombe joue du soprano, Julien Bréchet du alto, Sylvain Jarry du ténor et Nicolas Herrouët du baryton.
« Le quatuor, c’est comme un piano mais avec 4 voix intérieures » s’émerveille Paul-Fathi. «C’est comme si du piano sortait 4 phrases musicales. Ça donne de la richesse à la mélodie».
Du classique arrangé pour le sax
Et pour jouer du Schubert à Nantes, les 4 as du sax se sont livrés, comme d’habitude, à un travail d’adaptation. Ils ont étudié les partitions. Ils les ont arrangées en gardant l’esprit de l’œuvre originale. Bref, ils n’ont pas fait du copier coller.
« C’est comme une traduction » explique Paul-Fahti Lacombe. « Lorsque l’on passe d’une langue étrangère à l’autre, on ne traduit pas du mot à mot ».
Et de citer cet exemple. Pour traduire « it’s raining cats and dogs» on ne dira pas « il pleut des chiens et des chats » mais « il tombe des cordes ».
Autrement dit pour lui : « On adapte la partition au plus près des instruments, quitte à s’éloigner davantage de la partition originale ».
Le gospel, un pas de plus vers le jazz
Bientôt 20 ans qu’ils jouent ensemble. Entre eux, beaucoup de complicité et ça se voit sur scène. « On est comme des frères » reconnaît Paul-Fathi. Créé à Nantes en 2004, le quatuor a fait du chemin depuis sa naissance. Et il s’est même essayé au gospel avec son disque «Sax et gospel». Là, ils chantent en cœur sans leurs saxos. Un pas supplémentaire pour rapprocher la musique classique du jazz.
Vous pouvez les retrouver à la Cité des Congrès le samedi 29 janvier à 9h30 et le dimanche 30 janvier à 9h15. Consultez le programme en ligne de la Folle Journée 2022.