C’est en 2010 qu’ils se rencontrent pour la 1ère fois. Ils viennent donner un concert au Bataclan pour soutenir le journal L’Humanité. Et aujourd’hui, ils sortent un disque en commun : Fiers et tremblants.
Fiers de leurs origines ouvrières, de leur parcours, de leur attirance pour la poésie. Et tremblants parce que fragiles, vulnérables, pleins de doute.
Loïc vient d’Armentières dans le Nord, Marc est né à Beyrouth mais a grandi à Saint-Claude dans les Vosges. Tous deux se définissent comme des humanistes, prêts à défendre les petits contre les grands, «les gens qui doutent», les héros ordinaires, «ceux qui bossent sans gloire», «les vaincus qui inventent l’espoir» comme ils disent dans leurs chansons.
Artistes engagés mais pas militants
«Avec Loïc, nous regardons le monde du même belvédère» affirme Marc Nammour qui se définit comme un «artiviste» autrement dit un artiste engagé mais pas au point de mener des combats politiques.
«Mon lieu de lutte, il est sur les planches» précise-t-il. «C’est là que je me sens le plus légitime pour me faire l’écho des travailleurs et des militants».
N’allez pas dire non plus à Loïc Lantoine qu’il est un chanteur engagé. Un diseur alors ? Un conteur ? Un slameur ? Un improvisateur ? Non, il est inclassable. Il chante «des chansons sans chanter». C’est en tout cas ce qu’il revendique dans Badaboum. Et c’est ce qui le rapproche du rap de Marc.
La rime et l’insolence
Le choix des mots, l’art de la rime, les mots scandés, le flot, l’émotion, l’insolence, l’expérimentation. Voilà ce qu’ils ont en commun ces deux là.
«Pour moi le rap, c’est un besoin vital» confie Marc Nammour. «C’est un rempart contre la bêtise». Et d’ajouter «Nos chansons n’ont pas vocation à changer le monde. Elles sont juste un contre-pouvoir dans une société dominé par l’argent».
Pas de slogans ni d’appels à manifester dans leurs chansons donc mais un cri du cœur, une envie d’un monde plus juste et un goût immodéré pour la poésie avec pour Loïc «un côté punk», «un vieux démon qui démonte le monde».
C’est à voir à la Bouche d’Air le 8 mars à 20h30.