1 mars 2022

Cinéma espagnol à Nantes: les temps forts du festival et les films en compétition

Après une année 2021 compliquée en raison de la crise sanitaire, le festival du cinéma espagnol revient à Nantes pour sa 31 ème édition du 8 au 20 mars avec 60 films projetés et 40 invités.

Cinéma espagnol à Nantes: les temps forts du festival et les films en compétition

01 Mar 2022

Après une année 2021 compliquée en raison de la crise sanitaire, le festival du cinéma espagnol revient à Nantes pour sa 31 ème édition du 8 au 20 mars avec 60 films projetés et 40 invités.

L’an dernier, le festival a été perturbé par la COVID. Il a quand même pu se tenir mais avec une formule réduite et en deux temps. Du 25 mars au 4 avril, une compétition avec 29 films en ligne et une quinzaine d’entretiens de réalisateurs sur leur site. Puis 3 week-ends de projections au cinéma Katorza, au Cinématographe et à la Cité des Congrès, les 21-24 mai, 10-13 juin et 18-20 juin. En fil rouge, les 30 ans du cinéma espagnol à Nantes.

En 2022, pour sa 31ème édition, le festival revient à sa configuration habituelle avec des compétitions (meilleur film de fiction, meilleur documentaire, meilleur premier film, meilleur court métrage), des rencontres avec des acteurs et des réalisateurs, et des soirées organisées à Cosmopolis et au théâtre Graslin.

Un regard sur la transformation de l’Espagne

Objectif : diffuser le cinéma espagnol en France, rendre hommage aux grands réalisateurs comme Mario Camus, proposer des leçons de cinéma avec une masterclass animée par Fernando Trueba et sensibiliser tous les publics et notamment les scolaires.
Le cinéma espagnol offre un regard intéressant sur l’évolution du pays à travers son histoire, ses mutations économiques et sociales. Tous les genres sont abordés, du policier à grand spectacle, à l’enquête sur la survivance du franquisme et de la torture en passant par des contes modernes, des films de science fiction ou d’humour sans oublier l’ouverture sur le cinéma basque.

Une récompense du Ministre de la Culture

En 31 ans, le festival s’est beaucoup enrichi et a vu défiler des grands noms tels que Carlos Saura ou Javier Barden. Il s’est décentralisé dans la région et il propose des évènements hors festival durant toute l’année. Une réussite saluée par le Ministre espagnol de la Culture et des Sports qui a donné au Festival et à l’un de ses co-fondateurs, Pilar Martínez-Vasseur, la médaille de l’Ordre honorifique Alphonse X le Sage, l’équivalent de celle de l’Ordre des Arts et des Lettres. En 2017, celle ci- avait été déjà reçue les insignes de chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur, un titre remis par  Jean-Marc Ayrault, ancien Député-Maire de Nantes, ancien Premier Ministre.

 

Pilar Martínez-Vasseur, enseignante-chercheuse en histoire et civilisation de l’Espagne contemporaine à l’Université de Nantes et co-directrice du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes.

5 soirées spéciales au théâtre Graslin et au cinéma Katorza

mardi 8 mars : soirée d’Ouverture à 20h15 au cinéma Katorza suivie de la projection de «El buen patrón» de Fernando León de Aranoa, en présence du réalisateur (sous réserve) et de l’actrice Almudena Amor
jeudi 10 mars : soirée ciné-concert au théatre Graslinà 20h en hommage à 2 compositeurs espagnols, Maurice Ohana et Luis de Pablo
samedi 12 mars : Masterclass à Graslin à 18h avec Fernando Trueba suivie d’un échange avec le public et de la projection du film «El olvido que seremos»
lundi 14 mars : soirée du Court-métrage soumis au vote du public
dimanche 20 mars : soirée de Clôture au Katorza à 19h45 : remise des Prix suivie de la projection du film «Mediterráneo» de Marcel Barrena

Les autres temps forts

mercredi 9 mars : à Cosmopolis à 18h30 : vernissage et visite de l’exposition consacrée à Goya avec le commissaire de l’exposition, Sergio Muro, et avec le maire de FuendeTodos.
samedi 19 mars : à Cosmopolis à 20h15 : rencontre avec la réalisatrice Iciar Bollain et Maixabel Lasa, dont l’histoire vraie a inspiré le film Maixabel
lundi 21 et mardi 22 mars : au cinéma Katorza : reprise des films primés les 2022

Les films en compétition

Compétition Fiction : 7 films

Abuela de Paco Plaza (en avant première)
El buen patrón de Fernando León de Aranoa (première en France ; déjà 3 prix Goya du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur)
En décalage (Tres) de Juanjo Giménez (en première)
La hija de Manuel Martín Cuenca (en première)
Qui à part nous (Quién lo impide) de Jonás Trueba (en avant première)
Les repentis (Maixabel) de Icíar Bollaín (en première)
Sis dies corrents (Seis días corrientes) de Neus Ballús (inédit)

Compétition Documentaires : 5 films

Buñuel, un cineasta surrealista de Javier Espada (inédit)
Canto cósmico. Niño de Elche de Marc Sempere y Leire Apellaniz (en première)
Magaluf Ghost Town de Miguel Ángel Blanca (en première)
Sedimentos de Adrián Silvestre (inédit)
A virxe roxa de Marcos Nine (en première)

Compétition Premiers films : 6 films

Ama de Júlia de Paz (en première)
Destello bravío de Ainhoa Rodríguez (inédit)
L’esprit sacré (Espíritu sagrado) de Chema García Ibarra (en avant première)
Josefina de Javier Marco (en première)
Libertad de Clara Roquet (en avnt première)
La vida era eso de David Martín de los Santos (inédit)

Compétition Courts-métrages : 7 films

Au pair de David Pérez Sañudo (première)
Harta de Júlia de Paz (inédit)
Heltzear de Mikel Gurrea (inédit)
Inefable de Gerard Oms (première)
Loop de Pablo Polledri (inédit)
Muerte murciélago de Carlos Saiz (première)
Tótem loba de Verónica Echegui (inédit)

Compétition Scolaires : 4 films

Madres paralelas de Pedro Almodóvar
Las niñas de Pilar Palomero
El olvido que seremos de Fernando Trueba
Uno para todos de David Ilundain (inédit)

Quand on a été journaliste pendant plus de 30 ans à France 3, que l'on s'est enrichi de belles rencontres et de découvertes, on a envie de continuer à partager sa curiosité et son ouverture d'esprit avec d'autres. En travaillant bénévolement à Fragil, on peut continuer à se cultiver en toute liberté. Ca donne du sens à un retraité devenu journaliste honoraire.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017