31 mars 2022

Ateliers enrichissants autour du cyberharcèlement au collège Mona Ozouf

Les 21, 22, 28 et 29 mars 2022, l'association Fragil est intervenue au collège Mona Ozouf auprès des cinq classes de 5ème pour des séances de sensibilisation au cyberharcèlement. Lors d'une seconde séance, les élèves ont créé des affiches de prévention afin d'informer leurs pairs.

Ateliers enrichissants autour du cyberharcèlement au collège Mona Ozouf

31 Mar 2022

Les 21, 22, 28 et 29 mars 2022, l'association Fragil est intervenue au collège Mona Ozouf auprès des cinq classes de 5ème pour des séances de sensibilisation au cyberharcèlement. Lors d'une seconde séance, les élèves ont créé des affiches de prévention afin d'informer leurs pairs.

Selon la Dépêche qui cite une étude réalisée par Audirep pour la Caisse d’Epargne en partenariat avec l’Association e-Enfance, 21% des collégiens et collégiennes avouent avoir déjà été confrontées à du cyberharcèlement.

C’est dans ce cadre que le collège Mona Ozouf de Savenay, aiguillé par la Fédération des Conseils de Parents d’Eleves (FCPE), a fait appel à l’association Fragil afin de sensibiliser tous les élèves de 5ème de l’établissement au cyberharcèlement. Une séance était donc dédiée à cette sensibilisation et une seconde programmée afin que les adolescents et adolescentes restituent cette réflexion sous forme d’affiches.

« C’est intéressant de discuter de cyberharcèlement avec les autres »

La première séance a débuté par un temps d’interconnaissance : chaque élève devait se présenter en déclinant son prénom et son réseau social préféré. L’animateur a ensuite procédé à un rapide sondage à mains levées pour connaître les réseaux sociaux utilisés par les adolescents et adolescentes des différentes classes. Sans surprise, Snapchat, Instagram et Tik Tok sont les trois applications les plus répandues parmi les élèves.

L’animateur a ensuite proposé l’atelier « Autour du mot » afin que les différentes classes puissent élaborer leurs définitions du Cyberharcèlement. Les mots « insultes », « moqueries », « dépression », « réseaux sociaux » et « internet » se sont retrouvés dans la quasi-totalité des réponses des cinq classes. Après avoir écrit leur mot, les élèves devaient revenir au tableau pour souligner le mot qui leur paraissait le plus en rapport avec le cyberharcèlement et barrer celui qui était le moins en rapport avec le thème.

Cet atelier a particulièrement été apprécié par les élèves qui l’ont cité dans leurs bilans.

Un « Autour du mot » réalisé par une des classes de 5ème

Afin d’avoir une définition commune, l’animateur a ensuite diffusé une courte vidéo de la série « 1 jour, 1 question » sur le sujet du cyberharcèlement. Vidéo qu’il a ensuite analysée avec les élèves pour en tirer les éléments essentiels afin qu’ils et elles aient ces acquis en commun.

« On pouvait dire ce qu’on pense »

La séance s’est poursuivie par un débat mouvant, dispositif permettant aux élèves de prendre position entre « d’accord » et « pas d’accord » et d’argumenter afin de convaincre leurs camarades positionnés dans le « camp d’en face ».

La phrase « Une insulte en ligne est moins grave qu’une insulte en face à face » a invariablement suscité un clivage important : pour certains et certaines, une insulte est une insulte qu’elle soit en ligne ou dans la vraie vie, tandis que pour d’autres, une insulte en ligne est plus simple à traiter par le mépris.

La phrase « L’humour, ça ne peut pas faire de mal » leur a également permis de débattre, notamment sur la définition de l’humour. Car si l’humour est censé faire rire, parfois il blesse. Mais est-ce vraiment de l’humour dans ce cas-là ?

Le débat le plus vif a régulièrement été autour de la phrase « Il est simple de parler de cyberharcèlement à un adulte ». Car pour la plupart, il est compliqué de se confier, mais ils et elles étaient quasiment tous et toutes convaincues que, malgré la complexité de la démarche, c’est le moyen le plus efficace de faire stopper cette spirale infernale.

Pour les élèves, débattre ainsi, « ça change du quotidien au collège » surtout qu' »on pouvait donner son avis ».

L’animateur a finalement expliqué les différents recours pour les victimes ou les témoins : Net écoute au 3018 et la CNIL pour l’effacement du contenu ou le déréférencement. Pour finir par expliquer ce que dit la loi française.

« Les affiches, j’ai bien aimé le concept »

La deuxième séance a débuté par une rapide réflexion autour des différents types d’affiches : prévention, commerciale et événementielle.

Les élèves ont ensuite été invités à se mettre par groupe de deux ou trois afin de réaliser une affiche de prévention sur le thème du cyberharcèlement. Environ une heure leur était allouée pour la concevoir et la réaliser.

Au terme de cette heure, une restitution leur a permis de voir le travail réalisé par leurs camarades. Ce qui a fait réagir : « Je n’ai pas trop aimé le moment où on a présenté nos affiches au tableau (même si c’est utile) ».

Avant de se quitter, l’animateur a proposé aux élèves un bilan sous forme de 3+ (trois choses qu’ils et elles ont aimé dans ces deux ateliers) et 3- (trois choses qu’ils et elles ont moins aimé ou souhaiteraient voir amélioré).

Au-delà des compliments et des reproches, on notera deux très bonnes idées : « Du théâtre : jouer des scènes de cyberharcèlement et analyser le comportement à adopter », « Faire pareil avec les CM2 et les 6ème ».

Voici un florilège des réalisations des élèves de 5ème du collège Mona Ozouf :

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017