Créé en août 2021 par Shaqueera, Sissy Borg et Hot Headed Christine, le collectif Bubble Gum est né pour proposer une scène ouverte à toutes les personnes désireuses de monter sur une scène Drag dans un cadre chaleureux et festif, où les débutant.e.s et expérimenté.e.s sont les bienvenu.e.s.
« On sent une demande d’événements plus récurrents de la part du public queer nantais »
Ces trois performeuses ont déjà participé à plusieurs événements Drag nantais. Pour la création de Bubble Gum, Shaqueera et Sissy Borg ont eu le déclic après avoir participé au Pride’N’Art, un festival qui se déroule sur plusieurs jours avec des concerts, des expositions, des conférences, un drag-show… Elles ont notamment apprécié le concept qui consiste à laisser la liberté à des personnes non professionnelles de pouvoir s’exprimer sur scène. Cependant, l’attente de ce festival est longue pour son public. Shaqueera explique : « Pride’N’Art est un événement important qui ne se déroule qu’une fois par an, on l’attend toute l’année un peu comme on attend Noël. Et pourtant, on sent une demande d’événements plus récurrents de la part du public queer nantais ».
Elles ont alors eu l’idée de proposer un événement similaire au drag-show du Pride’N’Art avec une scène plus simple, mais sur un rythme plus fréquent. « On a trouvé génial le fait que des amateur.ice.s puissent monter sur scène, et notre but était de proposer la même chose ; offrir aux gens une plate-forme pour leur première performance, afin de leur donner l’opportunité de tester la scène. En tant qu’organisatrices, on performe également » rapporte Shaqueera.
« La première soirée, on a été débordés par le nombre de personnes »
Hot Headed Christine a quitté le collectif entre-temps, mais en un an, Bubble Gum a déjà organisé cinq soirées Paillette Party, dont les quatre premières se sont déroulées au Michelet. « Au début, j’ai envoyé un mail à la scène Michelet, Olivier était conquis par le concept. On s’est rencontré très vite et on a convenu d’un format de soirée » Avec la fermeture du site en avril 2022, elles ont dû envisager d’autres lieux, d’autant plus que les Paillette Party faisaient salle comble au Michelet. Lors de certaines éditions, il avait parfois été demandé aux participants de réserver leurs places jusqu’à une semaine à l’avance, même pour ceux qui ne performaient pas. La raison est simple : la demande était supérieure à la capacité de la salle. « La première soirée, on a été débordés par le nombre de personnes qui sont venues. Étant donné que le public est assis pendant la Paillette Party, on réduisait le nombre de places à 110 pour les soirées à la scène Michelet. Les ateliers de Bitche est un lieu auquel j’avais déjà pensé avant en raison de sa capacité supplémentaire, la jauge y est quasiment doublée. Pour nos soirées, on a envie d’avoir de l’espace et aussi de la spontanéité afin de ne pas demander de réservation à l’avance » confie Shaqueera.
Malgré la capacité de plus de 200 personnes des ateliers de Bitche, la cinquième édition de la Paillette Party a été victime de son succès ; le lieu a affiché complet et des retardataires se sont vus refuser l’entrée.
Lors du show, pas loin de dix participant.e.s se sont représenté.e.s sur la scène, la plupart en playback. Sissy Borg et Shaqueera se sont relayées pour l’animation du spectacle et ont performé plusieurs fois, Shaqueera a même chanté, accompagnée par une pianiste. L’ambiance y était accueillante et bon enfant, chaque passage se terminant sur un tonnerre d’applaudissements. La musique était principalement de la Pop, du R’n’B ou de la variété, les artistes ont ainsi pu performer sur du Jenifer, du Nâdiya, du Brigitte Bardot… Et cette tendance se poursuivra lors de la boum après le spectacle jusqu’à 2h du matin, entre danse et bonne humeur générale. Lors de la fête, Jérôme, qui assistait pour la première fois à la Paillette Party, témoigne : « l’ambiance est cool et bienveillante, c’est ce à quoi je m’attendais. J’avoue que je m’attendais à un autre type de musique mais c’est bien aussi, ça me rappelle ma jeunesse » dit-il avec le sourire.
La force du collectif
Entre la régie, les bénévoles et les animatrices, le collectif porte bien son nom. Lors des premières éditions au Michelet, une dizaine de bénévoles était sollicitée entre la billetterie, les installations… Aux ateliers de Bitche, ils étaient même une quinzaine en raison de la gestion du bar, un travail qui ne leur revenait pas à la scène Michelet. Pour Shaqueera, les bénévoles représentent une vraie force « On a de la chance d’avoir 10, voire 15 bénévoles qui répondent présents pour chaque soirée et qui se relaient. On peut profiter de la force du collectif, il est important que celui-ci perdure ».