«A travers les trois religions autochtones que nous vous présentons, à savoir l’hindouisme, le jaïnisme et le bouddhisme, c’est une toile riche et diverse de l’Inde que nous avons voulu vous montrer» explique d’emblée Laura Giuliano.
L’exposition commence au rez-de-chaussée par une immersion dans l’immense et ancestral pays. Portraits d’indiens et d’indiennes, cartes de l’Inde, tissus chatoyants, images projetées sur les murs des divinités, musique typiques, odeur d’encens. Le public est tout de suite plongé dans l’ambiance.
Au premier étage, il va approfondir ses connaissances en franchissant la porte d’un temple. Chaque religion a sa couleur : le bleu en référence à Shiva pour l’hindouisme, le rouge pour le jaïnisme, le jaune pour le bouddhisme.
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L’art divin et l’art rural
À chaque fois, l’exposition propose une comparaison entre l’art érudit, celui que l’on trouve dans les temples, et l’art rural, celui que l’on trouve dans les villages reculés. Ce parti-pris révèle la façon dont le peuple s’approprie leurs divinités, Shiva, Vichnou et Devi. Exemple à Mitila où des femmes ont sculpté ces déesses en bronze.
«Regardez cette statuette qui est censée symboliser la fécondité» fait remarquer la conservatrice italienne. «On voit une femme qui donne le sein à son enfant mais son visage est féroce et elle est assise sur un trône en forme de tigre. Elle est là pour rappeler que les divinités féminines ne sont pas toujours bienveillantes. Elles sont à l’image de la nature».
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Plus loin, c’est Jina qui ouvre ses portes au public, celui qui a donné son nom à une religion moins connue des occidentaux et pourtant très présente en Inde : le jaïnisme, la religion de la non violence.
Jina le vainqueur
«Jina, c’est le vainqueur» précise Laura Giuliano. «C’est celui qui est sorti illuminé après avoir emprunté le chemin de Samsara, le rite qui conduit de la mort à la renaissance».
En effet le jaïnisme croit en la réincarnation. Pour cette religion, tout être a une âme, qu’il s’agisse d’un humain ou d’un animal. Son âme peut renaître et faire jaillir à nouveau sa lumière. Toute violence a son égard est donc une offense aux dieux. Le bouddhisme partage d’ailleurs cette théorie du karma et du cycle de la vie.
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Diwali le 22 octobre
Au cours des cinq mois d’exposition, des temps fort auront lieu à commencer par une fête de la Diwali organisée dans l’enceinte du château le 22 octobre.
«C’est la fête phare des indiens et des indiennes» indique Malini Ranganathan, directrice artistique de l’association Bindi à Nantes et ambassadrice culturelle de l’Inde en France. «Diwali, c’est la fête des lumières. On illumine sa maison pour chasser l’ignorance. Pour certains commerçants, c’est une nouvelle année qui commence».
Des cours de yoga seront dispensés du 10 au 24 novembre. Une conférence sur «L’Inde, atelier textile du monde» se tiendra le 14 novembre. Et bien sûr des visites guidées et des ateliers ludiques pour les enfants seront organisés.
Le château des Ducs de Bretagne à Nantes a même prévu des visites sensorielles pour les déficients visuels. Bref l’exposition «L’Inde, reflets du monde sacré» est à la portée de tous et de toutes.