21 novembre 2022

Et maintenant, place au nouveau Concorde !

Et maintenant, place au nouveau Concorde ! Le mois dernier, le Concorde, l’un des plus mythiques cinéma de Nantes, officialisait son projet d’agrandissement. Né en octobre 1917 d’une idée d’un soldat de projeter des films après le bal, ce cinéma s’est installé comme une référence nantaise. Une sorte de Madeleine de Proust pour les habitants du quartier, qui traverse les générations. Et pour continuer d’être créateur de souvenirs, le Concorde a décidé de faire peau neuve, avec de nouvelles salles et de nouveaux espaces.

Et maintenant, place au nouveau Concorde !

21 Nov 2022

Et maintenant, place au nouveau Concorde ! Le mois dernier, le Concorde, l’un des plus mythiques cinéma de Nantes, officialisait son projet d’agrandissement. Né en octobre 1917 d’une idée d’un soldat de projeter des films après le bal, ce cinéma s’est installé comme une référence nantaise. Une sorte de Madeleine de Proust pour les habitants du quartier, qui traverse les générations. Et pour continuer d’être créateur de souvenirs, le Concorde a décidé de faire peau neuve, avec de nouvelles salles et de nouveaux espaces.

Ne vous méprenezpas, vous, les habitué·es du Concorde : les célèbres sièges du cinéma nantais resteront les mêmes ! Et pour les nouveaux qui n’ont pas encore eu la chance de s’y assoir, il sera toujours temps de venir les essayer devant un bon film. Mieux encore, avec ce nouveau projet d’agrandissement, vous pourrez venir vous détendre en buvant un verre à la guinguette ou encore se poser dans la future « grand place », bouquiner, papoter, chiller

Car, qui n’a jamais rêvé de se poser dans un lieu sans obligatoirement consommer ? Avec le nouveau Concorde, ce sera désormais possible ! Les nouveaux espaces du cinéma ont l’ambition d’être un lieu du quotidien, pour toutes celles et ceux qui souhaitent en profiter. Et pourquoi pas, par la même occasion, se poser devant un bon film ? Les 3 premières salles formeront ce nouvel espace de pause modulable, où pourra se tenir une programmation noncinéma, tandis que la quatrième sera entièrement détruite pour faire place à la nouvelle guinguette. Six nouvelles salles seront construites sur une parcelle nouvelle. En d’autres termes le nouveau Concorde, c’est quoi ? Le même mais en mieux !

[aesop_image img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2022/11/3e.jpg » panorama= »off » imgwidth= »50% » credit= »Le Concorde » align= »center » lightbox= »on » captionsrc= »custom » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Sauvons le cinéma indépendant !

Bien plus que l’agrandissement en luimême, ce projet continue de défendre l’ADN du Concorde. En assurant la pérennité du lieu, il s’agit de défendre le cinéma indépendant. Et cela passe par une indépendance économique, éditoriale, politique. Pour Sylvain Clochard, directeur depuis 2010 avec sa femme Fanny, cette vision du cinéma indépendant, transmise par ses parents, est cruciale « lorsque j’ai commencé à travailler avec mes parents au Concorde, j’ai pris conscience de leur engagement pour le cinéma indépendant. Aujourd’hui, je mesure davantage leur engagement ».

Cette bataille acharnée fait rage depuis quelques décennies maintenant. Dans les années 19952005, de plus en plus de multiplex sont construits à l’ouest de la ville. La ville de Nantes en est l’exemple type. Cette désertification du cinéma du cœur de la cité des Ducs a entrainé la construction de plusieurs multiplex aux portes de la ville. Deux cinémas, Pathé et UGC, construit à l’ouest de la ville, dans la zone commerciale d’Atlantis … à 350 mètres l’un de l’autre. De quoi mettre à mal les projets de ces cinémas indépendants. Mais la volonté de militer pour un cinéma libre comme le Concorde reste de mise. Pour son directeur, le cœur du projet est de faire du cinéma « un vecteur de mouvement et de transformation sociale ». Et lorsque l’on demande à Sylvain comment il imagine le Concorde dans une cinquantaine d’années, il espère le savoir toujours ouvert avec ce même ADN et sa dimension populaire et accessible. Ce que nous souhaitons également. En attendant, faisons place au nouveau Concorde !

 

 

[aesop_image img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2022/11/Campagne_de_communication-derniere.jpg » panorama= »off » imgwidth= »50% » credit= »Le Concorde » align= »center » lightbox= »on » captionsrc= »custom » caption= »Campagne de communication réalisée par le Concorde » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

 

Fraichement débarquée sur Nantes, je suis étudiante en journalisme au CNJ après 5 années passées sur les bancs de la fac d'histoire ! Mes domaines de prédilection : les sujets sportifs et de société. Mais de manière générale, tout ce qui questionne ma curiosité !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017