21 mars 2023

St Hilaire de Clisson : Les parents se mobilisent pour réfléchir aux écrans

Jeudi 16 mars, un collectif d'associations de la commune de Saint Hilaire de Clisson a sollicité Fragil pour animer un atelier de réflexion autour de la place des écrans dans la vie des enfants. Retour sur cette soirée qui a rassemblé beaucoup de parents.

St Hilaire de Clisson : Les parents se mobilisent pour réfléchir aux écrans

21 Mar 2023

Jeudi 16 mars, un collectif d'associations de la commune de Saint Hilaire de Clisson a sollicité Fragil pour animer un atelier de réflexion autour de la place des écrans dans la vie des enfants. Retour sur cette soirée qui a rassemblé beaucoup de parents.

« Merci pour votre intervention, ça permet de se sentir moins seule face aux problèmes qu’on peut rencontrer avec nos enfants« , a confié une participante à la fin de l’intervention de l’association Fragil à Saint Hilaire de Clisson.

Régulièrement sollicitée sur le sujet des enfants et des écrans depuis maintenant plusieurs années, Fragil a une nouvelle fois répondu présente quand un collectif d’association de la commune (Amicale Laïque de Saint Hilaire Clisson, Forg’eunes, Relais Petite Enfance, Accueil périscolaire Caléche, Apel) l’a sollicitée pour animer un temps d’échange et de réflexion autour de la place des écrans dans la vie des enfants.

Cette soirée, la première qu’organisait ce collectif d’associations, a rassemblé près d’une cinquantaine de parents, soucieux d’en savoir plus sur l’accompagnement de leurs enfants face aux écrans.

 

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Des ateliers pour réfléchir ensemble

Après une courte présentation de l’association Fragil, la soirée a débuté, comme à l’accoutumée, par une introduction autour de statistiques quant à l’utilisation des écrans par les enfants, mais également par les parents. L’intervenant a ainsi demandé aux personnes présentes de compter le nombre d’écrans présents dans leur foyer, puis, selon eux, « à quel âge un enfant reçoit-il son premier téléphone portable ? » (9,9 ans), ou « combien de temps un enfant passe-t-il devant les écrans par jour ? » (un peu plus de 4h). Cette dernière question a suscité quelques réactions, mais c’est la suivante qui a provoqué le rire des participants et participantes : « Et un adulte ? » (un peu plus de 5h).

L’intervenant a ensuite proposé de réfléchir aux craintes quant à l’utilisation des écrans par les enfants. Répartis par groupe d’une dizaine de personnes, les parents ont ainsi pu mettre en commun leurs expériences, leurs vécus. Chaque groupe avait 4 craintes à soumettre au reste de l’assistance. Lors de la restitution, ont été notamment cités l’isolement, la confrontation à des contenus inappropriés, le cyberharcèlement, l’échec scolaire…

[aesop_image img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2023/03/IMG_20230316_210116_844.jpg » panorama= »off » imgwidth= »40% » credit= »Fragil » align= »center » lightbox= »on » captionsrc= »custom » caption= »Les parents en pleine réflexion » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Le même dispositif a été mis en place pour citer les avantages de l’utilisation des écrans par les plus jeunes. Au terme du temps alloué à cette réflexion, les parents ont mis en avant l’apprentissage, la communication facilitée avec la famille et les amis, la découverte d’autres cultures, le divertissement…

Le troisième et dernier temps de réflexion a été consacré aux recommandations que les différents groupes feraient à des jeunes parents, recommandations qui seront ensuite restituées sous la forme d’affiches réalisées par le collectif d’association. Les parents ont notamment proposé : cadrer le temps d’écran, cadrer les possibilités de navigation… Suite à cette dernière restitution, l’intervenant en a profité pour présenter les recommandations de Sabine Duflo et de son équipe (les 4 pas) ou celle de Serge Tisseron et de son équipe (le 3-6-9-12), puis a recueilli le sentiment des participants et participantes.

En guise de conclusion, l’intervenant a terminé son intervention par un conseil : « Accompagnez-les, intéressez-vous à ce qu’ils font et discutez de tous ces sujets avec eux. Que les écrans ne soient plus des sujets de dispute mais au contraire des sujets de discussion, voire de complicité. » En espérant que le message aura été entendu.

 

 

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017