Créer un média pour dénoncer le sexisme au collège Olympe de Gouges… un projet cohérent. Qui de mieux que cette pionnière du féminisme français pour incarner la thématique choisie par une classe de 4ème ? Sans avoir fait de lien direct avec le nom de leur établissement, c’est après de nombreux débats que les élèves se sont emparé·es de la question du sexisme à travers ce projet de création de média encadré par Fragil. En une demi-douzaine de séances, la classe s’est essayée au journalisme, non sans difficulté, pour produire une série de reportages au sein de leur collège et publiés sur le compte @antisexisme.odg.
Susciter l’intérêt du groupe
Le premier enjeu de cette série d’ateliers a été d’intéresser la classe au projet, tenter de susciter en chaque élève un intérêt. D’une durée initiale de cinq séances de deux heures et une séance d’une heure, le projet encadré par Fragil a mis du temps à s’installer dans cette classe du collège de Sainte-Pazanne. Il aura fallu attendre la troisième séance pour aboutir à un consensus autour de la thématique du média créé sur Instagram : le sexisme. Ces temps de négociations et de dialogues ont néanmoins permis à certain·es de rentrer plus vivement dans le projet, ayant du convaincre les autres de la pertinence de traiter ce sujet que d’autres ont qualifié de « déjà trop présent » sur les réseaux sociaux.
Au-delà du choix de la thématique du média commun à toute la classe, les trois premières séances de travail ont été également l’occasion pour les élèves de s’essayer aux pratiques journalistiques. Comme dans chaque projet de création de média qu’elle accompagne, Fragil propose des initiations à l’écriture journalistique, à la prise de photo de presse ou encore à la réalisation d’interviews. Ces premières étapes dans l’élaboration du média permettent à chacun et chacune de se mettre « dans la peau » de journalistes et d’envisager par la suite le travail qu’ils et elles vont devoir fournir pour produire leurs propres reportages.
Travailler en autonomie
Le travail de réalisation de reportages par petits groupes de deux ou trois élèves a été le plus gros challenge à surmonter pour cette classe. Certain·es y sont arrivé·es, d’autres non. L’atelier, faisant appel à des méthodes d’éducation populaire, atteint ici ses limites puisque sans volonté ou sans essayer, l’élève ne peut espérer produire un résultat. Épaulée par trois professeures différentes, c’est une petite majorité de la classe qui revient à la cinquième et dernière séance de travail avec des interviews de qualité, réalisées en autonomie entre deux séances de travail.
L’atelier « autour du mot » (voir photo ci-dessus) a permis à chaque groupe d’élèves d’orienter son reportage vers un sujet plus précis. Parmi les sujets choisis, on retrouve par exemple les élèves ont-ils/elles l’impression de pouvoir s’habiller comme ils et elles le veulent au collège ?, les différences de salaires et de représentation des hommes et femmes salarié·es au collège ou encore les stéréotypes dans les sports dits « féminins » et « masculins ».
Voir cette publication sur Instagram
Entre deux ateliers animés par Fragil, les professeures en charge du projet ont pu suivre et encourager vivement les élèves parfois en difficulté lors de l’étape indispensable de l’interview. « Il y a beaucoup de travail en autonomie« , souligne avec justesse Mme Douillard, professeure d’histoire-géographie, ce qui n’est habituellement pas le point fort de cette classe. La séance dédiée à la mise en forme sur le site Canva a été l’un des moments favoris pour bon nombre des élèves, bien que la plupart regrettent « le manque de temps » pour les dernières étapes du projet.
Voir cette publication sur Instagram
La dernière séance en présence de l’association Fragil est dédiée à la restitution du projet. Tous·tes les élèves doivent présenter leur travail devant le reste de la classe, en détaillant leur méthode de travail ainsi que les informations récoltées. En conclusion de ces 11 heures d’ateliers, les élèves ont pu exprimer leurs sentiments quant à l’ensemble du projet. Beaucoup ont « bien aimé » ces séances, en particulier le thème du sexisme. La plupart déplore un temps « trop long » entre les séances hebdomadaires animées par Fragil, certain·es ont également reconnu un manque d’organisation de leur part dans la réalisation de leurs articles.