« Pour vous présenter, j’aimerais que vous me donniez votre prénom et votre média préféré ». C’est par cette consigne donnée par l’animateur de Fragil, que l’atelier de deux heures dédié à la création de l’information a débuté. La question n’a pas manquée de susciter la perplexité dans cette classe de secondes Productions Horticoles. Ce sera « Hugo Décrypte » pour Enzo, « Youtube » pour un autre élève, « Enquête et Investigation » pour Youen, mais pour la plupart d’entre elles et eux la réponse sera la même : « je ne sais pas ». Avant de s’intéresser à la production de l’information, un temps a donc été dédié à la réalisation d’un tableau catégorisant ce qu’on entend par « média » dans la langue française, en s’appuyant sur les connaissances de chacun·es.
Faire du journalisme en riant
Après cette introduction, les élèves ont pu s’initier à la pratique du journalisme à travers un jeu d’écriture. Ce jeu a permis aux élèves de mettre en pratique des bases du journalisme déjà vues en classe au début de l’année, autour des questions « qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi ». Afin d’intégrer au mieux celles et ceux pour qui le passage à l’écrit était une difficulté, la classe accueillant quelques élèves allophones, l’intervenant de Fragil a proposé une restitution sous forme de brève radio. Introduit par un jingle chanté par un ou une camarade, les élèves ont lu ou récité à voix haute leur production. Cette méthode permet à toutes et tous de travailler sur l’oralité et de comprendre et de surmonter les difficultés de l’énonciation d’une information claire à un groupe. Le fait d’inviter les élèves à tenter des jingles chantés permet aussi de travailler sur l’acceptation du ridicule par tous et toutes et de détendre le groupe, dans un moment drôle et bienveillant.
Débattre pour questionner le journalisme
Pour conclure ces deux heures, l’animateur a proposé au groupe de débattre autour de phrases clivantes en lien avec la production de l’information. Enthousiastes, les élèves se sont prêté·es au jeu de la recherche d’arguments. Réagissant à la phrase affichée au tableau « dans un monde idéal, il faudrait un document officiel pour être journaliste », Youen surprend sa professeure en pointant, à juste titre, le risque du journalisme « officiel » en dictature. Une autre affirmation permettra au groupe de réfléchir et de discuter autour des notions de neutralité et d’opinion des journalistes.
Cet atelier, a permis aux élèves de requestionner les bases de la production d’information. En s’inscrivant dans la continuité de notions déjà abordées en classe, les élèves ont pu affirmer leur positionnement citoyen, et mettre en pratique leurs acquis.