Bienvenue chez Pol’n, haut lieu de la vie associative et culturelle nantaise, dans lequel se déroulait une exposition toute particulière du 9 au 12 novembre dernier.
La Fédération Française de Papier Mâché a investi les lieux, ramenant avec elle tout un florilège d’objets, de masques et de structures, tous réalisés à partir de papier journal et de colle.
Tout d’abord, la Fédération Française de Papier Mâché (FFPM, pour les initiés), qu’est ce que c’est ? Bambi, membre du collectif depuis sa création, nous raconte : “Au commencement on est surtout des amis plasticiens, on a commencé à travailler le papier mâché pendant le confinement et on a naturellement fini par vouloir exposer nos créations au grand public.”
Iels ont notamment créé “Chez Guiton”, un bar entièrement en papier mâché pour le festival “ECHO” au Loroux-Bottereau. L’occasion à chaque nouvel événement d’élargir un peu plus son nombre d’adhérent·es, pour aujourd’hui flirter avec les 150 membres.
La FFPM ayant connu l’annulation d’une exposition cette année en plus de la soirée Sweatlodge, “Papier gâché” était l’opportunité pour le public de tout de même découvrir ces œuvres.
Cette exposition a également été l’occasion pour moi d’aller à la rencontre de Martin Geoffre, un des co-fondateurs de l’association Sweatlodge.
Venant du monde de la free-party et se voulant dans ses débuts compagnie de spectacle itinérante, organisatrice de soirées techno, Sweatlodge s’est assez vite pensé comme une structure de production afin d’accompagner de nombreux projets artistiques, dont leurs fêtes se veulent la vitrine.
“Il faut toujours du sang neuf dans un collectif, on ne connaît pas encore les gens qui seront Sweatlodge demain, on s’est toujours énormément renouvelé·es.”
Le renouvellement et la remise en question, voila sûrement deux des clés de la longévité de Sweatlodge.
L’ADN de ces soirées est de proposer une réelle immersion une fois l’entrée du chapiteau franchie, où le public devient acteur de la fête, notamment grâce aux déguisements qu’iels sont encouragé.e.s à revêtir, et aux nombreuses activités qui deviennent spectacle pour le reste du public. Tous les ingrédients y sont réunis pour une expérience de lâcher-prise ultime.
Une annulation de dernière minute
C’est donc en mai dernier, que le crew Sweatlodge apprend à la veille de l’événement par la mairie de Saint-Herblain, que la soirée va devoir être annulée, car le terrain n’est pas aux normes pour assurer la sécurité du public.
La mairie de la ville va par la suite refuser toutes médiations avec le syndicat du cirque de création et c’est le silence radio depuis. Cette décision va peser lourd dans les finances de l’association avec un déficit de 50 000 euros, forçant la structure à alléger sa masse salariale et à vendre son chapiteau.
“Si on n’est pas complètement morts, c’est que comme au cirque, on avait mis en place un certain nombre de filets afin d’amortir la chute. On croit dans le réseau, dans le collectif, dans nos syndicats.”
Martin ajoute : “Heureusement, on a eu de supers soutiens, comme Stéréolux, le Warehouse ou énormément de membres du public qui nous ont fait des dons.”
Le collectif se veut donc force de proposition à la suite de cette déconvenue, et va émettre l’idée de la création d’un guichet unique à l’échelle de la métropole pour la demande de réservation de lieux publics, afin de simplifier les échanges et que les mêmes droits et devoirs s’appliquent à tout le monde. Peut-être un début d’idée, pour à l’avenir, éviter ce genre d’annulation qui peut s’avérer fatal pour les structures qui en sont victimes.
Je ne peux que vous encourager à ne pas manquer la prochaine soirée Sweatlodge ou à suivre le travail de la FFPM, sans doute le meilleur moyen de soutenir ces artistes.