Diminuer de 20% les déchets collectés à domicile d’ici 2030 par rapport à 2010, telle est l’ambition de Nantes Métropole grâce à la collecte des déchets 2.0. Avec 461 kilos de déchets par an et par habitant•e en 2021, contre 393 kilos en 2022, la « trajectoire de réduction » est bel et bien amorcée et s’accélère même pour notre interlocutrice.
Le point de départ du changement
Pour avoisiner les 356 kilos de déchets par an et par habitant•e en 2023, la ville procède à la « caractérisation des ordures« , soit l’équivalent d’une autopsie des poubelles. Verdict : les 2/3 du contenu de la poubelle bleue dédiée aux déchets ménagers pourraient être limités ou valorisés au lieu d’être simplement incinérés. On parle ici de 7% d’objets du quotidien réemployables en ressourcerie, de 25% de matières recyclables et de 32% de déchets alimentaires compostables.
Des retours d’expérience ont également amené Nantes Métropole à faire évoluer le tri des déchets recyclables. Le système Tri’sac, dont l’arrêt définitif est prévu pour 2024, posait notamment des problèmes d’organisation aux usager•ères ne sachant pas toujours où, quand et comment se procurer les sacs jaunes et bleus fournis par la ville dans le cadre de la collecte des déchets. L’homogénéisation des consignes de tri est aussi le mot d’ordre, puisque Tri’sac n’était pas mis en place dans toutes les zones de la cité des Ducs.
Les actions à mener
D’après Mahel Coppey, Nantes Métropole a le devoir de poursuivre un travail de sensibilisation autour de la règle des 5 R (refuser, réduire, réutiliser, recycler, rendre à la terre). Mise en œuvre du défi citoyen zéro déchet, participation à la Semaine européenne de la réduction des déchets, formation de plus de 2 000 élèves par an aux gestes de propreté et de tri, accompagnement des organisateurices d’événements concernant le tri sélectif et la lutte contre le gaspillage alimentaire : les interventions sont variées.
En ce moment, il s’agit surtout d’anticiper les besoins individuels en équipant les foyers en bacs jaunes et en seaux à compost, en installant des points d’apport volontaire (PAV) ou poubelles partagées à proximité des habitations, en organisant des espaces dédiés au réemploi en déchetterie, etc. Car, même si la valorisation des déchets et des matières est un levier majeur, « l’habitant est le premier acteur de la grande chaîne de collecte et de traitement des déchets » selon la conseillère métropolitaine. Les particuliers ne sont toutefois pas les seuls concernés par la question de la pollution et de l’empreinte écologique.
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« On ne peut pas se contenter d’avoir des réflexions environnementales sans se dire que certaines personnes ont des fins de mois difficiles »
D’après Mahel Coppey, être un territoire sobre en ressources à tous les niveaux n’est pas envisageable sans prendre en considération le volet ESS de sa délégation, qui vise à placer l’humain au centre de l’économie et à répondre aux défis sociétaux.
Son objectif est également de faire émerger des solutions pour les entreprises, entre éco-conception, reconditionnement et réemploi. À Carquefou par exemple, l’entreprise Bout’ à Bout’ a récemment inauguré la plus grande usine de lavage de contenants en verre en vue de remettre la consigne au goût du jour. Pour notre interlocutrice, c’est là une belle initiative en faveur de l’économie circulaire.
Elle vise par ailleurs les normes européennes sur les biens de consommation qui, avant même l’acte d’achat des individus, ont des répercussions sur la collecte et le traitement des déchets. Réduire le plastique à la source et s’opposer au lobby du pétrole, pour qui la production de plastique a un véritable intérêt financier, voilà les enjeux sur lesquels nos député•es européen•nes doivent se mobiliser selon la vice-présidente de Nantes Métropole.