En 2020, l’association « les Catherinettes » est fondée par Anna Mérigeaux et Agathe Petit-Dupas, qui évoluent déjà professionnellement dans le monde du spectacle. Leur connaissance du milieu a très vite permis de comprendre les enjeux liés à la prévention des violences sexuelles et sexistes, puis l’intérêt d’étendre la mission vers des méthodes de prise en charge.
Aujourd’hui, dirigée par Mélanie Gouvrès, les dispositifs mis en place évoluent et se complètent au fil de leurs expériences, tant au regard de la diversité des organisations formées, que de la réponse d’un public qui peut se montrer plus ou moins réceptif.
« Dans la majorité des cas, ils se réveillent au moment où il y a eu un cas (de violence sexuelle et sexiste), et ils se disent, ah là là, on n’a pas su gérer, qu’est-ce qu’on fait ? Et puis il arrive qu’il y en ait qui soient juste investis sur ces questions là, qui aient envie de se former et de former leurs équipes ».
Une demande de formation des organisations croissante
Les organisations, majoritairement des festivals, font appel aux Catherinettes pour être accompagnés sur la gestion des violences sexuelles et sexistes (VSS). Dans un premier temps et majoritairement, l’association a une mission de formation et éduque d’abord sur ce que sont ces VSS, notamment d’un point de vue légal à l’égard de l’employeur. Puis, sont établis des protocoles d’actions pour lutter contre et prévenir ces violences. Ils permettent alors d’identifier et préciser les rôles de chacun·es aussi bien en interne qu’à destination du public. Tout cela permet la double prise en charge des victimes et des agresseur·euse·s présumé·es.
« Aussi parce qu’avec MeToo, il y a eu, alors on parle souvent de libération de la parole, mais il y a eu surtout une libération de l’écoute, c’est-à-dire que les gens se sont mis à écouter, à croire les victimes ».
Ce sont les organisations qui prennent conscience de l’existence de ces violences ou qui souhaitent simplement mieux s’informer qui viennent chercher le conseil des Catherinettes. Souvent, les VSS deviennent une préoccupation lorsque la gestion d’un cas a posé des difficultés à l’organisation. Alors, la demande est exponentielle nous explique Margaux. L’association qui ciblait d’abord son action sur les secteurs de Nantes et Rennes voit son champs d’action considérablement élargi, « on va là où on nous appelle » souligne Margaux Gaches-Gallet la chargée de projet et formatrice.
Un public festivalier majoritairement réceptif
Les Catherinettes sont présentes sur site en fonction de la jauge attendue pour faire de la prévention et gérer la prise en charge des victimes. « On a une psychologue qui est avec nous, qui accueille la parole des victimes dans la safe zone » nous explique Margaux Gaches-Gallet. Même lorsque l’association n’est pas physiquement présente, elle se sera chargée en amont de la formation des organisations pour qu’elles-mêmes créent une équipe dédiée à la cause.
« C’est ou ils sont hyper convaincus ou plutôt ça les questionne »
En majorité, les festivaliers sont enthousiastes à la vue du stand et s’en rapproche pour témoigner du confort que leur apporte cette présence. D’autres s’y déplacent pour poser des questions ou tester. En somme, les publics réfractaires à leur action restent plutôt rares. Toutefois, cette curiosité est observée particulièrement chez les jeunes hommes qui viennent s’informer sur les comportements à adopter pour eux même, mais aussi à l’égard de leur entourage féminin.
La lutte contre les violences sexuelles et sexistes est la mission essentielle de l’association. « On essaye vraiment d’avoir en tête qu’il y a d’autres oppressions qui peuvent exister » nous confie la chargée de projet. Pour autant, l’association se veut inclusive et apporte son soutient aux minorités de genres ainsi qu’aux victimes de discriminations en raison de leur orientation sexuelle.
« Honnêtement, sans nos bénévoles, on n’existe pas, sans nos bénévoles, on n’est rien ».
La formation de bénévoles tient à cœur l’association et c’est une des missions de Margaux qui s’occupe de leur gestion et de la coordination avec la sécurité de l’événement. Iels sont formé·es pour différentes raisons et l’association à tout à gagner lorsqu’iels reviennent participer à d’autres événements puisqu’il faut être bien préparé pour savoir comment intervenir dans ces situations difficiles. Le rôle des bénévoles sur place tient essentiellement au repérage des faits au moment de maraudes notamment, mais aussi de montrer l’accessibilité de prise en charge pour des témoins éventuel·les via la mobilité des équipes. Leur présence permet de mieux identifier les violences pour mieux les traiter.
Vous pouvez retrouver les actions des Catherinettes sur leur page instagram.