22 février 2024

SOS Méditerranée à Nantes, exposition-témoignage à l’Hôtel du Département

L’antenne nantaise de SOS Méditerranée présente une exposition photographique qui met en évidence la situation catastrophique des naufragés en mer Méditerranée mais également la solidarité citoyenne et la mobilisation internationale. Elle a lieu jusqu’au 29 février à l’Hôtel du département.

SOS Méditerranée à Nantes, exposition-témoignage à l’Hôtel du Département

22 Fév 2024

L’antenne nantaise de SOS Méditerranée présente une exposition photographique qui met en évidence la situation catastrophique des naufragés en mer Méditerranée mais également la solidarité citoyenne et la mobilisation internationale. Elle a lieu jusqu’au 29 février à l’Hôtel du département.

L’exposition « Être(s) humain(s) » nous met face à l’histoire de la tragédie actuelle en mer Méditerranée.

Elle immortalise les instants de la découverte des situations de détresse aux sauvetages des individu·e·s.

Elle nous plonge aussi bien dans le quotidien des rescapé·e·s une fois à bord de l’Ocean Viking (le navire humanitaire) que dans celui des citoyen·ne·s bénévoles qui mettent leur vie en jeu pour sauver celle des autres.

Des images qui valent mille mots.

Crédit : Anna Psaroudakis / SOS Méditerranée

Sur place, Denise, une des bénévoles de l’antenne nantaise raconte que : « Même si la question s’est posée quant à l’âge minimum pour assister à l’exposition, nous avons choisi de la rendre accessible à partir du collège. Nous accueillons régulièrement des collégiens, lycéens et des étudiants. Cette exposition est marquante et même si les thèmes qui sont abordés sont durs, elle y montre l’espoir ainsi que la force de la solidarité humaine. On y sauve des vies. »

Crédit : Laurence Bondard / SOS MEDITERRANEE

Les retours des autres bénévoles sur les visiteu·r·euse·s sont les suivants : « iels ne se rendaient pas compte de la réalité de la traversée. Il y a beaucoup d’interrogations sur ce qui se passe réellement en Libye également »

L’exposition propose aussi une immersion auditive en rajoutant des témoignages audio de rescapé·e·s, de marin-sauveteurs,  d’une sage-femme à bord ou encore de bénévoles engagé·e·s dans la sensibilisation scolaire.

Une carte est également mise à disposition afin de se rendre compte des distances maritimes parcourues par l’Ocean Viking ainsi que par ces embarcations vétustes où sont entassé·e·s femmes, hommes et enfants qui cherchent à fuir leur pays.

Plusieurs panneaux informatifs sont disposés le long de l’exposition permettant de lire le témoignages de bénévoles ou de sauveteur·se·s ou encore de pouvoir répondre aux fake news sur la situation tragique (comme par exemple que l’action des navires des ONG est illégale ou encore que la présence de navires de sauvetage pousse plus de personnes à prendre la mer) par des faits et des explications sourcées.

Informations pratiques :

Période d’exposition : jusqu’au 29 février 2024
Lieu : Hôtel du Département de Loire Atlantique, 3 quai Ceineray à Nantes
Horaires : du lundi au vendredi de 8h30 à 18h

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017