19 février 2024

Hip Opsession débute jeudi pour un « retour aux sources » !

À partir de jeudi et jusqu’au 2 mars, la 19e édition du Festival Hip Opsession envahira Nantes et son agglomération avec une programmation des plus ambitieuse.

Hip Opsession débute jeudi pour un « retour aux sources » !

19 Fév 2024

À partir de jeudi et jusqu’au 2 mars, la 19e édition du Festival Hip Opsession envahira Nantes et son agglomération avec une programmation des plus ambitieuse.

Avec plus de 300 artistes invité·es, 40 évènements (dont 70 % sont gratuits), 44 lieux investis, 200 danseurs·ses invité·es et 29 pays représentés, Nantes, mais également Saint-Herblain, Rezé et la Chapelle-sur-Erdre, Orvault, vivront au rythme de la danse, du rap, du graffiti et de toutes les expressions artistiques liées à cette culture urbaine.

Concerts, Dj Set, résidence dansée, projections, spectacle de beatbox, atelier ou encore whorkshop, le Festival nous offre une programmation exceptionnelle, avec la présence d’artistes locaux, nationaux et internationaux. Des têtes d’affiche de Dj français aux danseurs·ses de breakdance les plus talentueux·ses, en passant par des graffeurs reconnus dans le monde entier, le festival réunit une véritable mosaïque d’artistes, témoignant de la diversité et de la vitalité de la culture hip-hop

À NE PAS MANQUER

Sans étonnement, les traditionnelles Battles Opsession qui clôturent la compétition officielle et le festival, ainsi que le concert de LIMSA & ISHA, ont été pris d’assaut et affichent complet depuis des semaines.

Nous avons, toutefois, sélectionné pour vous des moments fort à faire, voir, écouter ou pour danser :

1/ La soirée Back dans les Bars où le festival s’est associé au Collectif Culture Bar-bars (voir l’article de Fragil sur le festival culture Bar-bars 2023) pour vous proposer une soirée de concerts et Dj Sets aux sonorités hip hop dans de nombreux bras et cafés-cultures de Nantes et de l’agglomération.

2/ La soirée inaugurale (entrée libre) avec les Dj L.ATIPIK + EMII, deux femmes DJ aux résonances époustouflantes L.ATIPIK est la première femme française a avoir gagné un DMC.

L.ATIPIK – © Festival Hip Opsession

3/ La sortie de résidence de la danseuse Fiona Le Goff de la Compagnie Need. Performance, temps d’échange et de partage inédit entre elle et les spectateurs.

4/ La représentation exceptionnelle du spectacle Salam de la Cie NGC25, une création du chorégraphe nantais Hervé Maigret. Ce spectacle de danse est un appel à la paix. Les bénéfices seront intégralement reversés à Médecins sans frontières, pour la population civile palestinienne.

5/ La projection au cinématographe de Krush Groove pour plonger dans l’effervescence des débuts du hip hop. Un retour aux sources de cette culture, mais surtout un regard authentique sur les luttes et les triomphes de cette industrie musicale dans les années 80.

Affiche du film Krush Groove

6/ Le concert à la Barakson à Rezé de DAVODKA + JEUNE MORT et YASSIN, artiste locale montante, ou encore celui au Trempo avec de BXKS + AUNTY RAYZOR et WHYCI, la jeune nantaise au style réservé, mais à la parole percutante.

YASSIN – © Festival Hip Opsession

 

7/ L’artiste peintre, danseur et graffeur, BUST, investi la rue avec ses 30 créations qui incarnent le mouvement des corps pensés comme une somme d’onde organisée et qui finira sa prestation par une fresque de 10 mètres de long sur 2 de hauteur au Lieu unique.

BUST – ©Festival Hip Opession

 

8/ Le stage de découverte et d’initiation au Djiing avec l’une des meilleure Dj de France L.ATIPIK.

Atelier Découverte Du Djing-DJOneUp ©YACHOKI-BD

9/ Les ateliers de danse de Hip Hop Parent/enfant, mais également un atelier destiné au public sourd & entendant en LSF par la danseuse sourde Aaikya et par des signeur·ses, et pleins d’autres ateliers de danse.

10/ La conférence sur l’histoire du Hip Hop avec Marie Sonnette-Manouguian et Karim Hammou, co-auteur·ices de l’ouvrage « 40 ans de musiques hip-hop en France ».

Et encore pleins de belles choses qui vous attendent sur le site www.hipopsession.com

UN RETOUR AUX SOURCES

Menée par Nicolas Reverdito et son équipe de passionné·es, le Festival Hip Opsession effectue un « Retour aux sources », nom de l’édition de cette année. Celles et ceux qui défendent un hip hop à 360° ont souhaité revenir à la forme originelle et font le pari de faire un seul et unique temps fort regroupant ainsi les moments de musique et de danse, contrairement à l’édition précédente où cela avait été dispatché sur deux temps bien distincts, un à l’automne, à l’autre l’hiver. Ce « retour aux sources » se fait aussi avec la reprise du cercle sur le plateau des battles.

« Aujourd’hui, on est vachement sur l’aspect compétitif, et moins sur l’aspect culture, il y a certainement des jeux qui jouent, en fait (…) nous, l’idée, c’est de re-défendre et de remettre en question et en place ces espaces de cercles spontanés qui sont l’essence même de cette pratique hip hop » explique la direction artistique menée par le Collectif Pass-Pass.

Autre point à souligner dans cette édition c’est la mise en avant des Bgirls avec une équipe complète, en compétition.

Hip Opsession 2023 ©Clack – David Gallard

Une édition haute en couleur pour le plaisir de tous les publics quels qu’ils soient, car ne l’oublions pas,  le Festival Hip Opession est l’un des seuls festivals de hip hop de France à proposer des solutions adaptées aux sourds et aux malentendants afin qu’iels puissent assister et vivre les finales des Battles.

Célina est arrivée à Nantes il y a 20 ans. Elle nous fait découvrir les lieux où elle apprécie aller et ce qu’elle aime culturellement.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017