Les Journées du Patrimoine, initiées par le Ministère de la Culture, sont l’occasion pour le citoyen de reconnecter à son histoire, et plus prosaïquement de pénétrer dans des endroits qui lui sont habituellement interdits. Le thème de cette année 2016, « Patrimoine et Citoyenneté », confère à l' »appropriation par tous d’un bien commun, d’une histoire commune ». Le patrimoine, notre héritage, comme socle de l’avenir, dixit Madame la Ministre.
Cette année, j’ai choisi de pousser les portes d’un lieu pouvant être considéré comme clos : la salle de prière de la mosquée Assalam à Malakoff, plus grande mosquée de Nantes. Cette pratique de fermeture des lieux de culte musulmans aux non-croyants est pourtant minoritaire. Elle est davantage culturelle que religieuse, et notamment répandue dans les pays du Maghreb comme un vestige de la colonisation.
Les pieds déchaussés de plus de 3500 visiteurs se sont donc succédé sur le tapis de la salle de prière de la mosquée Assalam en ce weekend des Journées du Patrimoine, et bien plus encore lors de visites guidées proposées tout au long de l’année aux établissements scolaires ou aux entreprises. Après la remise d’un dossier sur la culture et la religion islamiques, le parcours permettait de satisfaire à la curiosité tant en termes d’architecture, de patrimoine que de pratiques religieuses. Un point d’orgue : la rencontre avec l’imam Belgacem Ben Said, et un point d’honneur pour le recteur Bachir Boukhzer : démystifier ainsi la religion islamique et ses pratiques en ouvrant grand les portes de la mosquée et de son centre culturel. Et finir par un temps convivial autour d’un thé à la menthe et d’une photo-souvenir dans les jardins de ce lieu de culte visant à faciliter l’échange positif avec la société.
Sandrine Lesage / Octobre 2016