7 mai 2024

La nouvelle « présidence cerbère » de NOSIG : pour plus d’inclusion

Quelques mois après le changement de bureau de NOSIG vers une forme de présidence plus "dans l’air du temps", la présidence promet de nouveaux projets en lien avec le local et plus inclusifs.

La nouvelle « présidence cerbère » de NOSIG : pour plus d’inclusion

07 Mai 2024

Quelques mois après le changement de bureau de NOSIG vers une forme de présidence plus "dans l’air du temps", la présidence promet de nouveaux projets en lien avec le local et plus inclusifs.

Chaque année le bureau du centre LGBTQIA+ de Nantes, NOSIG, est réélu par l’Assemblée Générale de l’association, fin février. Cette année marque un changement au sein de l’organisation qui voit naitre une nouvelle forme de gouvernance avec la création d’une co-présidence qui continue les travaux en cours et en commence de nouveaux.

« C’est dans l’air du temps la co-présidence »

En réalité, les membres du bureau sont sensiblement les mêmes. « La grosse évolution est que pendant cette AG on a fait passer une réforme statutaire qui implique la suppression des postes de vice-président.e.s pour la création de trois postes de co-président.e.s » explique l’un des co-président.e.s de NOSIG, Valentin Marchand.

Cette co-présidence va permettre alors de « faire circuler le poste », comme l’explique le trentenaire et de pouvoir étendre le rôle de président.e à de nombreuses missions. Anne-Lise Céran, l’une des co-président.e.s, ajoute « on essaye d’avoir une représentativité ». Ainsi, la présidence se compose d’une femme lesbienne, d’un homme gay et d’une personne transgenre. Ce nouveau bureau sort alors d’une composition jusqu’ici très masculine de l’association.

En bas, la co-présidence de NOSIG (de gauche à droite) : Valentin Marchand, Anne-Lise Céran et Basile Roger. En haut, Laurent Lemaitre (co-secrétaire général), Gwenola Cordaro (co-trésorière), Kévin Sémiramoth (co-trésorier) et Anaïs Besse (co-secrétaire général) ©NOSIG

Des projets vers plus d’inclusivité et de travail sur le local

À attendre de NOSIG sous cette nouvelle présidence, une pérennisation des projets déjà entamés qui vise à plus d’inclusivité. Notamment pour un public jeune et leur famille avec des interventions dans des lycées.  Mais aussi, une volonté « d’être un peu moins ‘’blancs’’ », explique Valentin Marchand, afin de pouvoir mieux accueillir les personnes queers et racisées. Le centre promet de nouveaux projets à une échelle locale avec un travail avec la mairie, tel que la Pride.

NOSIG parle aussi d’étendre la professionnalisation du centre avec un.e futur.e salarié.e pour s’occuper notamment d’aider les demandeur.euses d’asile. Un lieu qui « a toujours besoin de bénévoles », confesse Anne-Lise Céran, complétée par son collègue « les bénévoles, c’est notre oxygène ».

Autodidacte et impliquée, Lisa est en deuxième année de licence information/communication. Dans le quotidien, elle est très active et trouve épanouissement dans l’artistique. Son lien aux autres et son rapport à l’art lui créent de grandes ambitions pour l’avenir.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017