6 mai 2024

Le stand civique de Nantes, utile aux personnes âgées

Dans son cheminement vers les élections européennes qui auront le 9 juin prochain, la Mairie de Nantes a essayé de sensibiliser les Nantais⸱es au vote. Cette année, le bus qui parcours Nantes depuis 1991 s’est transformé en stand. C’est pourquoi depuis le 8 avril, deux binômes se passent le relais pour assurer les inscriptions au listes électorales.

Le stand civique de Nantes, utile aux personnes âgées

06 Mai 2024

Dans son cheminement vers les élections européennes qui auront le 9 juin prochain, la Mairie de Nantes a essayé de sensibiliser les Nantais⸱es au vote. Cette année, le bus qui parcours Nantes depuis 1991 s’est transformé en stand. C’est pourquoi depuis le 8 avril, deux binômes se passent le relais pour assurer les inscriptions au listes électorales.

Arpentant différents lieux de la métropole, des campus universitaires aux EPHAD en passant par les galeries marchandes, le stand a pour vocation de croiser le plus de Nantais⸱es possible depuis le 8 avril.

Cartographie des lieux visités par le stand civique.

Cartographie des lieux visités par le stand civique (en rouge, notre lieu de rencontre).

« Ça a vraiment un sens d’aller jusqu’à elles”

C’est au fil des dates que les binômes ont pu constater que la présence du stand est cruciale pour les personnes plus âgées et qui sont limitées dans leurs déplacements. “Ce sont des personnes qui ont plus de mal à se déplacer” déclare Gaëtan, salarié de la mairie de Nantes et dans l’équipe du stand itinérant “Je ne pense pas qu’elles seraient allées en mairie, donc ça a vraiment un sens d’aller jusqu’à elles”.

« Les gens ne s’attendent pas à nous voir dans de tels lieux »

Mais de manière générale, le stand à fait face à “une fréquentation assez limitée”, confie lors de son dernier jour, Babette, également salariée à la mairie de Nantes et dans l’équipe du stand itinérant. Une basse fréquentation qui s’explique, selon le binôme, par un manque d’engouement vis-à-vis des élections européennes et un manque d’exposition dû à l’absence du traditionnel bus civique “plus visible”. Gaëtan raconte : “Les gens ne s’attendent pas à nous voir dans de tels lieux, alors quand ils viennent, c’est parce qu’ils ont oublié de s’inscrire ou qu’ils veulent vérifier s’ils sont sur les listes”.

« Nous avons beaucoup de demandes [en ligne] »

Face aux inscriptions en ligne, possibles depuis 2013 en France, le stand civique ne semblent pas avoir beaucoup d’intérêt pour les plus jeunes, mais ils s’inscrivent bel et bien ! Babette, qui travaille également sur les inscriptions en ligne raconte “j’étais quand même étonnée du nombre de jeunes qui se sont inscrits cette année, nous avons beaucoup de demandes [en ligne]”.

Les gens voulaient en savoir plus sur les élections en elles-mêmes

De leur expérience, Babette et Gaëtan retiennent surtout une confusion autour du rôle du stand. “Les gens voulaient en savoir plus sur les élections en elles-mêmes” rapporte Babette. Sans doute le marqueur d’une compréhension difficile des élections européennes par la population nantaise.

Léa, 19 ans, est étudiante en 3ème année de licence information-communication à Nantes. Journaliste en devenir, elle aime la création sous toutes ses formes, et possède surtout un réel attrait pour l’humain, ce qui l’a tout naturellement conduite à lancer le podcast Free Your Mind.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017