27 mai 2024

Fragiles, dans un monde fragile : une exposition au cœur de notre quotidien.

Le 19 avril dernier au Passage Sainte-Croix avait lieu le vernissage de la nouvelle exposition permanente « Fragiles, dans un monde fragile ». L’exposition sera présente au Passage pour une décennie, elle donne l’opportunité à chacun de prendre conscience que nous sommes tous des êtres fragiles mais pas que...

Fragiles, dans un monde fragile : une exposition au cœur de notre quotidien.

27 Mai 2024

Le 19 avril dernier au Passage Sainte-Croix avait lieu le vernissage de la nouvelle exposition permanente « Fragiles, dans un monde fragile ». L’exposition sera présente au Passage pour une décennie, elle donne l’opportunité à chacun de prendre conscience que nous sommes tous des êtres fragiles mais pas que...

« Le Passage Sainte-Croix est un lieu qui est chère aux cœurs de beaucoup de Nantais, c’est un lieu de rencontre et de passage. » a introduit l’évêque de Nantes Mgr. Percerou. C’est pour cela que l’objectif premier de cette nouvelle exposition était de changer de thème et offrir un contenu de forme, s’inscrire dans la préoccupation de la société à vocation culturelle.

Un parcours au sens large

Conçu comme un parcours, sous forme de questionnement de sorte à échanger avec soi-même et les personnes qui vous accompagnent. Voir les différentes  « contraintes » de cette fragilité mais aussi la richesse qu’elle nous apporte.

« Un sujet magnifique qui a demandé beaucoup d’énergie à sa création, un propos intellectuel. »

En vous promenant dans cette exposition vous pouvez y découvrir : les dessins, les structures, formats vidéo, fresques… Créent par des artistes qui ont donné un souffle et un regard très ouvert.

La restauratrice Myriam a restauré un vase élément phare de l’exposition. On y retrouve aussi la technique d’ébéniste avec une fabrication de meubles hors norme. La collecte de la parole est au cœur de cette exposition procurant aux visiteurs beaucoup d’émotions selon les dires de toute l’équipes derrière ce projet.

Ici, le vase restauré par Myriam.

Une lumière symbolique

La lumière joue un rôle essentiel dans la scénographie : elle a le pouvoir de pousser à la réflexion intellectuelle, à une introspection pour chercher une forme de calme et de sérénité. Une seconde partie de l’exposition beaucoup plus sombre en luminosité vous permettant une certaine prise de conscience.

Première salle de l’exposition.

L’acceptation de sa propre fragilité

« On a tant de mal à accepter notre fraternité car on a du mal à admettre que nous sommes des êtres fragiles dans une société de toute puissance »

A travers la chronologie de l’exposition, vous retrouverez différents « zoom » notamment sur l’impuissance de l’être humain face au temps et à sa vulnérabilité à travers les évènements de la vie. Les œuvres et témoignages nous font également prendre conscience de la puissance de cette fragilités dans les relations humaines. La seconde grande pièce consacrée à de nombreux témoignages à travers les décennies sur des structures et incitatives qui apportent de l’aide aux « plus » fragiles comme :

  • Les Blouses Roses : Association créée en 1944 dans le but de venir en aide et apporter son soutien à des enfants et dans les EHPAD.
  • La Cimade :  Créé en 1939, toujours engagée aujourd’hui pour apporter aux personnes exilées.
  • Permis de construire : Fondé en 2010 qui contribue à la réinsertion des personnes placées sous les mains de la justice.

Accepter que nous sommes des êtres fragiles c’est pouvoir apporter son soutien et s’ouvrir aux autres et au monde qui nous entoure au quotidien.

Si cette exposition vous intéresse, vous êtes libre d’aller y jeter un œil au Passage Sainte-Croix accessible le mardi, vendredi, samedi de 12h00 à 18h30.

 

Sensible, impliquée et déterminée, Doriane sait persévérer et s’écouter. Elle embrasse depuis toujours son côté artistique et souhaite en faire un lieu de sérénité dans lequel elle peut s’épanouir. Au-delà du théâtre ou du cinéma, Doriane renoue avec l’écriture dont elle s’est éloignée, cherchant à retrouver de nouveau une passion oubliée.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017