• Yaiza MARTIN-FRAJEDAS, rédactrice en chef de Vlipp, dans les locaux de la rédaction
31 mai 2024

Festival Dé/zoom : le Vlipp fête ses 20 ans au Château des Ducs

Ce samedi 1er juin 2024 de 14h à minuit, le Vlipp organise le festival “Dé/zoom” à l’occasion de ses 20 ans d’existence. Village associatif, concerts, projections, discussions, et autres activités seront accessibles gratuitement, au Château des ducs de Bretagne. Yaiza, la rédactrice en chef du média associatif, nous dévoile un programme ancré dans l’identité du média.

Festival Dé/zoom : le Vlipp fête ses 20 ans au Château des Ducs

31 Mai 2024

Ce samedi 1er juin 2024 de 14h à minuit, le Vlipp organise le festival “Dé/zoom” à l’occasion de ses 20 ans d’existence. Village associatif, concerts, projections, discussions, et autres activités seront accessibles gratuitement, au Château des ducs de Bretagne. Yaiza, la rédactrice en chef du média associatif, nous dévoile un programme ancré dans l’identité du média.

Créé en 2004, le Vlipp naît du désir de quelques étudiantes de la filière Information-Communication du campus Tertre de donner la parole aux jeunes. “Elles avaient la volonté de s’exprimer” nous explique Yaiza, rédactrice en chef du média associatif. “C’est quelque chose qu’on garde encore aujourd’hui, le fait de permettre à toutes les jeunesses de s’exprimer”. Un engagement qui se ressent fortement dans le programme de l’événement Dé/zoom organisé ce samedi au Château des Ducs. Celui-ci prévoit une table ronde de 14h à 15h autour de la question “Quelles place des jeunesses dans les médias ? Représentations et pratiques” ainsi qu’un plateau radio “Parole de Jeunes” animé par Jet FM et Place aux Jeunes de 18h à 20h.

Yaiza MARTIN-FRAJEDAS, rédactrice en chef de Vlipp, dans les locaux de la rédaction

Yaiza MARTIN-FRAJEDAS, rédactrice en chef de Vlipp, dans les locaux de la rédaction ©Léa Mviana

“Utiliser la vidéo comme moyen d’expression”

La particularité du média Vlipp est certainement sa forme : le média participatif nantais est surtout concentré autour de la production de vidéos, et ce, depuis sa création comme me raconte la rédactrice en chef : “Il y avait aussi la volonté d’utiliser la vidéo comme moyen d’expression”. C’est pourquoi un espace de projection sera aménagé afin de pouvoir visionner court-métrage et archives, réalisées depuis la création de l’association, de 14h à 18h30. À propos des archives, elle me confie : “J’étais en charge de faire une belle boucle d’archives, donc je me suis amusée à regarder des vidéos d’il y a 20 ans”. Elle évoque une “grande différence” dans la perspective : “C’était des vidéos plutôt humoristiques, décalées”. Yaiza précise : “C’était une manière de faire du journalisme mais aussi de s’amuser, les gens qui étaient là au début se sont permis de casser les codes”.

Affiche du Dé/zoom festival ©Vlipp

Affiche du Dé/zoom festival ©Vlipp

“Mettre en valeur les initiatives locales”

Aujourd’hui le média prend les choses “plus au sérieux” et se veut non seulement engagé, mais aussi local. “Ça fait partie de notre ligne éditoriale de mettre en valeur les initiatives locales”, affirme-t-elle, “Dès qu’on peut, on donne l’opportunité à des groupes et des artistes locaux, si possible des jeunes, de se faire connaître”. C’est dans cette optique que Shadéblauck, Solar Project et Lizzie se produiront en concert lors de Dé/zoom entre 20h et minuit, car  ces artistes nantais·es font écho à l’histoire de Vlipp. Si Solar Project avait déjà été interviewé par le média, Lizzie, elle, est une ancienne coordinatrice de Vlipp, et Shadéblauck a été une des découvertes “coup de coeur” du média. Choisir des artistes qui avait des liens directs avec le média nantais était important pour célébrer ses 20 ans. “On voulait proposer au moins un groupe qu’on avait interviewé avant” révèle Yaiza.

Infos utiles

Samedi 1er juin 2024
de 14h à minuit
Au Château des Ducs de Bretagne
4 Place Marc Elder, 44000 Nantes
Programmation Dé/zoom

Léa, 19 ans, est étudiante en 3ème année de licence information-communication à Nantes. Journaliste en devenir, elle aime la création sous toutes ses formes, et possède surtout un réel attrait pour l’humain, ce qui l’a tout naturellement conduite à lancer le podcast Free Your Mind.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017