13 juin 2024

Soutien à Gaza : « On a conscience que l’engagement va être pris par les législatives »

À la suite des élections européennes, la question palestinienne et de son oubli dans le paysage informationnel se pose. L’association France-Palestine Solidarité 44 nous rappelle que des initiatives continuent d’être mises en place en soutien au peuple palestinien.

Soutien à Gaza : « On a conscience que l’engagement va être pris par les législatives »

13 Juin 2024

À la suite des élections européennes, la question palestinienne et de son oubli dans le paysage informationnel se pose. L’association France-Palestine Solidarité 44 nous rappelle que des initiatives continuent d’être mises en place en soutien au peuple palestinien.

« Pour l’ensemble des français, les législatives est le souci qui est au premier plan », explique avec lucidité Madeleine Hervy, présidente de l’Association France-Palestine Solidarité de Loire-Atlantique (AFPS44). Au lendemain des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée Nationale, les initiatives en soutien à la Palestine continuent d’être mise en place par l’association aux 300 membres.

« On ne va pas du tout annuler les choses qu’on fait »

Les missions et événements de l’association sont toujours d’actualités. Par exemple, l’AFPS44 sera présente le 29 et 30 juin pour les demi-finales et finale du tournoi de football à la Bottière organisées par l’association Virtuose. « On y aura un stand, on continue de proposer des initiatives ». Leur rôle « d’expliquer, faire savoir sur ce qu’il se passe en Palestine » n’est pas remis en question par l’actualité française.

Cependant, la bénévole engagée dans la cause palestinienne depuis 35 ans reconnait que « l’engagement sera pris par les législatives ». L’effort sera alors concentré sur le rappel la situation à Gaza. « C’est important d’empêcher que la Palestine soit oubliée », explique-t-elle.

Un soutien contre l’extrême droite

Pour donner suite aux européennes, l’AFPS44 et nationale n’a pas manqué d’apporter son soutien au Front Populaire mis en place par plusieurs partis de gauche. « Nous avons notamment fait un communiqué ‘’Combattre l’extrême-droite qu’elle soit française ou israélienne !’’ pour apporter notre soutien ».

Rappelant que « la question palestinienne est une question politique »,  « Le travail très conséquent avec les élu·e·s de Loire-Atlantique », tel que les ex-député·e·s Jean-Claude Raux (EELV) ou Ségolène Amiot (LFI), autour de la question palestinienne continue, complète celle qui préside l’association depuis 3 ans. « Les élu·e·s sont toujours mobilisé·e·s malgré l’actualité politique » explique-t-elle.

Autodidacte et impliquée, Lisa est en deuxième année de licence information/communication. Dans le quotidien, elle est très active et trouve épanouissement dans l’artistique. Son lien aux autres et son rapport à l’art lui créent de grandes ambitions pour l’avenir.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017