26 juin 2024

Des fleurs de mosaïques aux Dervallières : « un projet collectif dans l’ADN de La Luna »

Grâce à La Luna, cette semaine, des mosaïques ont fleuris au pieds des immeubles du quartier des Dervallières. Ces créations participatives sont l’ADN de cette association et permettent aux habitant·es des Dervallières de se muer en artiste pour "égayer leur quartier" et “faire de belles rencontres".

Des fleurs de mosaïques aux Dervallières : « un projet collectif dans l’ADN de La Luna »

26 Juin 2024

Grâce à La Luna, cette semaine, des mosaïques ont fleuris au pieds des immeubles du quartier des Dervallières. Ces créations participatives sont l’ADN de cette association et permettent aux habitant·es des Dervallières de se muer en artiste pour "égayer leur quartier" et “faire de belles rencontres".

En ce début de semaine aux Dervallières, des fleurs de mosaïques ont poussé aux pieds des immeubles du quartier. Se cachent derrière ces fleurs, le collectif La Luna et plusieurs habitant·es du quartier.

Une association qui veut « se confronter à des questions sociales » 

La Luna, c’est une association de 3 artistes qui, une fois sorties des beaux-arts, avaient « envie de faire de l’art autrement”, nous dit Marie, une des membres du trio. Pour elle, La Luna vise à faire de l’art pour “se confronter à des questions sociales”, plutôt que pour “vendre des œuvres à des gens qui ont de l’argent”. Dans cet optique, l’association crée “des œuvres participatives avec des habitants des quartiers populaires en partant de leurs savoirs faire et de leurs rêves”, nous dit Laure, aussi membre du trio d’artiste à l’origine de La Luna. Pour Marie, “inviter les habitants à faire”, permet aux habitant·es de “transformer et d’améliorer leur quotidien grâce à la fabrication d’œuvres d’arts”.  

Une association presque hors de son temps qui communique très peu mais plus que jamais connectée au réel. La Luna privilégie le fait de prendre son temps dans la rencontre avec des habitant·es en prônant la discussion. Idem pour leur processus de fabrication que Marie nous décrit : « on fait de l’art comme on fait du jardinage ».

Des ateliers sociaux-artistiques

Le nom La Luna vient de l’intérêt porté par nos 3 artistes à la lune pour sa discrétion et son importance. Une importance que Fragil a tout de suite comprise en interrogeant Johan lors d’un atelier mosaïque aux locaux de La Luna aux Dervallières. Licencié en 2019, il nous avoue “reprendre confiance en soi”, grâce à ces ateliers qui lui permettent un “retour à la sociabilité et à l’emploi petit à petit”. Sentiments partagés par Nadia qui ne se sentait “pas capable”, de réaliser des mosaïques avant de “participer aux activités” proposées lors des ateliers artistiques de La Luna. « Sortir un peu de la maison », en faisant de « belles rencontres », c’est aussi ce que rendent possible ces ateliers pour Abdel, un participant du quartier Saint-Joseph.  

L’aspect social est donc très présent dans ces ateliers. Il permet à des participant·es “de faire sortir leur créativité”, comme nous dit Ghislaine ou même de “se découvrir”, comme Edith, qui participe aux ateliers de La Luna depuis une dizaine d’années. 

Atelier mosaïque aux locaux de La Luna, à La Fabrique, aux Dervallières.

Des œuvres d’arts qui donnent « du peps »

Pour Edith, qui habite aux quartiers des Dervallières depuis 10 ans, les fleurs de mosaïques qui ont poussé sur les murs de son quartier cette semaine lui font “plaisir”. Elle voit ces œuvres d’arts comme “un petit détail qui peut changer le quotidien des habitants et leur donner le sourire”. « Un petit détail » qui fait déjà son effet puisque nombreux·ses passant·e·s ont déjà manifesté leur curiosité et admiration pour ces mosaïques. Selon Ghislaine “même les gens en voiture s’arrêtaient pour regarder ces créations”. 

Fleurs de mosaïque au pied d’un immeuble des Dervallières

“Ce projet collectif, c’est l’ADN de La Luna”, pour Marie. Pour les artistes amateur·ices et habitant·es du quartier des Dervallières ou d’ailleurs qui y ont participé, ce projet devrait “mettre un coup de peps” dans le quartier. Pour Noa, stagiaire à La Luna, ces oeuvres d’arts « habillent vraiment le quartier », et pourrait lui donner « une autre image ».

Lien utile

Site de La Luna

Numa, originaire de Rezé, entretient un lien indéfectible avec Nantes, sa ville natale. Amateur de sport, il vibre au rythme du FC Nantes à la Beaujoire. Sa passion pour la culture se nourrit grâce aux manifestations culturelles nantaises tel que, le Festival des Utopiales. Nantes est pour lui une source inépuisable d'inspiration et de découvertes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017