« Voir un génocide en 4k tous les jours sur nos téléphones », c’est ce qui a amené Benjamin, urbaniste, à créer le mouvement Action Palestine Nantes avec 7-8 personnes après une réunion au Chat Noir fin octobre dernier.
Action Palestine Nantes, un « mouvement citoyen » avec deux objectifs
Action Palestine Nantes, nous dit Benjamin, c’est « un mouvement citoyen rattaché à aucun parti politique ou organisation avec deux temporalités ». Il nous explique : dans l’urgence, Action Palestine Nantes veut « agir pour faire stopper le génocide à Gaza » et en s’inscrivant « dans un mouvement beaucoup plus long », en soulignant que « ce qui se passe en Palestine date de 76 ans voir plus si on remonte à la Palestine sous mandat britannique ». Iels veulent aussi « continuer à parler de la Palestine et sa culture en permettant à des palestinien·nes de s’exprimer parcequ’iels ont toujours été mises sous silence ».
Avec ces deux temporalités en tête, Action Palestine Nantes, essaye de « parler de la culture palestinienne en dehors des cercles militants purs et durs », nous dit Benjamin. « Des cercles », qui peuvent faire peur, comme les manifestations par exemple, et qui selon lui attirent toujours les mêmes publics. « On a voulu trouver des lieux pour qu’on puissent parler de la Palestine de façon beaucoup plus libre et pas forcément dans des espaces qui ont l’habitude de parler de la Palestine ».
Dans cet esprit, Action Palestine Nantes organise des soirées tous les mois depuis janvier dans des bars nantais tels que La Plaisir, Askip, La Dérive, 44 Tours ou au Macadam. Lors de ces événements, des prises de paroles palestiniennes et quelques fois des démonstrations de Dabké (danse traditionnelle palestinienne) précédaient des DJ set.
Sur cette lancée d’événements mensuels, Action Palestine Nantes propose ce week-end, à Pol-n du vendredi à 18h jusqu’à 17h dimanche, le Festival Palestine – Culture Arts Luttes.
Un festival qui veut rendre visible au maximum les palestinien·es et leur culture
Un événement à prix libre pour lequel Benjamin nous précise que tous les fonds collectés seront « envoyés à Gaza et aux familles de réfugié·es de la région ». Pour lui, « il y a besoins d’aides médicales et alimentaires à Gaza », mais aussi « ici pour les personnes qui viennent d’arriver et qui ne sont pas accueillies dans des conditions favorables« .
Ce festival, veut « rendre visible un maximum les palestinien·es et leur cultures », nous dit Benjamin. Au programme, plusieurs intervenant·es, dont beaucoup d’artistes qui, selon les mots de l’urbaniste « parleront de la façon dont leur art permet de participer à la lutte pour la libération de la Palestine« . Parmi ces artistes et intervenant·es, les 5 marraines palestiniennes du festival, qui auront « carte blanche » pour lire des poèmes palestiniens ou parler d’actualité.
Pour la programmation musicale de ce festival, le groupe engagé les Luths du Monde, mené par Samir Aouad le ouvrira le bal vendredi soir et un DJ set du collectif « Artists Against Apartheid » pourra faire danser le public le samedi soir.
Aura aussi lieu lors de ce festival des initiations à la broderie et à la calligraphie arabe (toutes les deux sur inscriptions), diverses expositions et des stands de goodies et d’objets palestiniens.
La Palestine sera mise à l’honneur aussi dans l’assiette avec un traiteur palestinien pour régaler petit et grands le vendredi et samedi midi. Des familles de réfugié·es aidées par une Palestinienne s’occuperont de cuisiner pour le public, samedi soir et pour le brunch du dimanche matin (sur réservation).
Représenter dans sa globalité la culture palestinienne, de la nourriture à la danse en passant par la broderie ou encore la calligraphie, c’est aussi l’objectif d’Action Palestine Nantes avec ce festival car comme le rappelle Benjamin : « tous les pans de la culture sont des moyens pour éviter d’être effacé ».