26 septembre 2024

Planning Familial 44 : 60 ans de luttes à poursuivre

Rassemblement, expositions, ateliers, concerts... À l'occasion de la journée d'anniversaire pour les 60 ans du Planning Familial 44 samedi 28 septembre, la directrice évoque les actualités de l'association.

Planning Familial 44 : 60 ans de luttes à poursuivre

26 Sep 2024

Rassemblement, expositions, ateliers, concerts... À l'occasion de la journée d'anniversaire pour les 60 ans du Planning Familial 44 samedi 28 septembre, la directrice évoque les actualités de l'association.

« Revenir sur notre histoire, sur nos combats et comment ils ont évolué », ce sont les objectifs définis par Bérengère Tesse, directrice du Planning Familial 44. A l’occasion des 60 ans de l’association, une dizaine de salarié.es et bénévoles ont organisé un évènement anniversaire. Samedi 28 septembre, journée internationale de lutte pour le droit à l’avortement, sera la date idéale pour rappeler l’évolution des actions de l’association avec diverses animations ouvertes à tous·tes.

Profiter de cet anniversaire pour aborder les luttes actuelles

60 ans déjà que l’association est utile et en avance sur son temps. A l’origine centré sur l’accès à l’IVG et à la contraception, Bérengère rappelle que le Planning Familial est aujourd’hui aussi « un acteur contre les violences sexuelles ou sexistes », ou encore pour la défense des droits des personnes transgenres.

« Nous n’avons eu cesse de lutter pour faire progresser nos droits, et nous comptons bien continuer ! » avait déjà communiqué l’association au moment des élections législatives. Et au vu du contexte politique actuel, elle réitère l’importance de ses combats.

Pour la directrice, certes « la nomination de ministres qui ont voté contre la constitutionnalisation de l’IVG, contre mariage pour tous·tes et contre la dépénalisation de l’homosexualité est alarmante ». Mais elle rappelle aussi que la structure est départementale et non nationale, et que « aujourd’hui les partenaires restent locaux et dans un dialogue permanent, ce qui est plutôt bon signe ».

Une série d’activités tout au long de ce samedi

Dès 10h, un rassemblement est prévu Place Royale à Nantes pour la défense du droit à l’avortement. Un temps pour revenir sur l’histoire des luttes menées par l’association.

La suite du programme aura lieu à l’Auberge des Bains Douches, dans le centre ville de Nantes, avec à 14h l’animation de 3 ateliers menés par l’association nantaise Iki Iki autour de la vie affective pour les enfants. « Pendant ce temps, les parents sont invités à regarder une expo qui retrace les 60 ans d’activité sur le territoire », précise Bérengère. Cette exposition, un « gros travail d’archivage », devrait ensuite tourner dans tout le département.

Une table ronde en public sera également animée à partir de 17h30 par Prun’ à propos de l’état des droits sexuels et reproductifs pour tous·tes. « Le droit à l’avortement est rentré dans la Constitution, mais cela ne veut pas dire un droit égal pour tous·tes sur le territoire. », souligne d’ailleurs Bérengère. Divers intervenant·es comme des militant·es d’associations ou Véronique Séhier, ex co-présidente du Planning Familial ayant étudié les menaces et progrès du sujet, se pencheront dessus.

Qui dit anniversaire dit aussi convivialité : « On va commencer par un moment vraiment militant de revendications puis ce sera de plus en plus festif au fil de la journée », sourit Bérengère. L’évènement se terminera alors par une note plus légère à partir de 21h avec un concert de Fée, une jeune slammeuse nantaise, et un concert du groupe Parcours Santé.

Informations complémentaires

Volontaire en service civique cette année à Fragil, Enora est passionnée de littérature, d'histoire, de cinéma... Son objectif est de devenir journaliste culturelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017