1 octobre 2024

« L’impression d’être à une boum entre filles » : Voir la nuit en rose avec La Bringue jeudi à Nantes

Le collectif "La Bringue" organisant des soirées en non-mixité fait son retour à Nantes le 3 octobre au Moda pour une Pink Party : l'occasion de faire la fête sans se prendre la tête.

« L’impression d’être à une boum entre filles » : Voir la nuit en rose avec La Bringue jeudi à Nantes

01 Oct 2024

Le collectif "La Bringue" organisant des soirées en non-mixité fait son retour à Nantes le 3 octobre au Moda pour une Pink Party : l'occasion de faire la fête sans se prendre la tête.

« Découvrir une ambiance entre filles seule ou avec des copines », c’est possible le 3 octobre de 22h à 4h au Moda à Nantes selon Laurianne, coordinatrice des soirées La Bringue. Le concept ? Une boîte de nuit en non-mixité c’est-à-dire uniquement ouverte aux femmes. Pour la 5ème soirée de ce type à Nantes, ce jeudi, le thème imposé est « Pink Party », avec un dresscode assorti.

« On avait beaucoup de demandes pour Nantes »

Si le concept de ces soirées est né à Paris il y a déjà 5 ans, cela ne fait que depuis juin 2023 que La Bringue est aussi présente à Nantes. « C’est une ville assez étudiante, avec pas mal de soirées LGBT+ friendly donc on s’est dit qu’on avait carrément notre place », explique Laurianne.

Concernant les sons sur place, « ce sera assez généraliste », de la pop au R’n’B en passant par de la musique shatta ou afro. « En général on essaie de trouver des DJ qui connaissent les villes, c’est toujours un plus », précise-t-elle. Pour cette soirée, bien que la scène féministe nantaise ne manque pas de noms, ce sera pourtant les parisiennes Llanamour et Barbz qui mixeront.

Trouver un lieu adapté est aussi primordial selon la coordinatrice. Ainsi, pour elle, le Moda, situé en plein centre-ville, « est un club super ouvert d’esprit, qui tient à proposer un endroit safe à ses client·es, donc ça nous a encore plus encouragées à continuer à Nantes ».

La dernière « Bringue » à Nantes le 11 juillet avait aussi eu lieu au Moda – @ondettephoto

« Proposer un espace où les filles sont à l’aise »

Le personnel de la soirée, des DJ aux barmaids, est également 100% féminin. Alors que les prises de paroles sur les violences sexuelles et sexistes ou encore les dangers de la drogue dans le monde de la nuit se multiplient ces dernières années, Laurianne concède que « les VSS peuvent tout de même exister entre filles ». Cependant, elle ajoute que « on peut en parler plus facilement qu’en boîte mixte où on est pas prises au sérieux par la sécurité ».

Elle rajoute d’ailleurs que « La Bringue a surtout été imaginée pour faire de nouvelles rencontres plus que pour mettre en place un endroit safe, mais la non-mixité crée de fait un endroit plus safe. ». Sur place, une organisatrice sera toujours présente à l’entrée, « facilement reconnaissable pour accueillir et prendre au sérieux les plaintes, les demandes et les besoins ». De quoi passer un moment plus décontracté.

D’autres rendez-vous à venir

Cet évènement s’inscrit dans une volonté de régulariser la fréquence de ces soirées nantaises réservées aux femmes, avec à chaque fois un thème différent. « On va essayer de garder un rythme mensuel ou bimensuel… La date d’Halloween va bientôt être annoncée ! », indique Laurianne.

Reportage à suivre jeudi soir sur place par l’équipe de Fragil.

Informations complémentaires

Volontaire en service civique cette année à Fragil, Enora est passionnée de littérature, d'histoire, de cinéma... Son objectif est de devenir journaliste culturelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017