9 octobre 2024

À la rencontre de Maxence, un nantais engagé

Rencontre avec Maxence, un nantais de 28 ans engagé. Intéressé par la presse et les médias indépendants depuis de nombreuses années, sa récente intégration à Fragil n'est pas un hasard.

À la rencontre de Maxence, un nantais engagé

09 Oct 2024

Rencontre avec Maxence, un nantais de 28 ans engagé. Intéressé par la presse et les médias indépendants depuis de nombreuses années, sa récente intégration à Fragil n'est pas un hasard.

Né à Nantes, Maxence a longtemps habité en périphérie. Bien qu’il ait voyagé pour découvrir de nouveaux horizons, il a récemment posé ses valises dans sa ville natale, à l’âge de 28 ans, afin d’y expérimenter la vie citadine. Le jeune homme se trouve bien à sa place dans cette ville politiquement à gauche qu’il n’a désormais plus envie de quitter aujourd’hui. Maxence évoque en souriant une sorte de fascination des nantais·e·s pour la politique.

Un « esprit revanchard » moteur de son engagement

Issu d’un milieu peu politisé, Maxence grandit « avec un esprit revanchard » d’injustice sociale, prêt à tout pour réussir. Lorsqu’il commence à travailler à l’usine, il prend alors conscience du système de hiérarchies sociales qui régit notre société et développe une prise de conscience politique. Diverses recherches sur le socialisme et ses débuts renforcent son engagement. À l’échelle de son territoire, le Nantais espère voir la municipalité s’engager davantage sur le volet de l’écologie, en particulier dans les domaines de la végétalisation et des énergies renouvelables, son domaine de profession. Pour Maxence, la Ville de Nantes peut travailler sur l’urbanisme pour développer davantage la convivialité et l’entraide.

Une opportunité de s’investir pleinement dans ce qui lui tient à cœur

En intégrant Fragil, Maxence souhaite rencontrer du monde mais également s’investir dans la vie locale associative militante. Féru d’actualités, particulièrement de médias indépendants, le jeune homme concrétise un projet de longue date qu’il n’a pas encore pu mettre en exécution : rejoindre le monde du journalisme. Son intégration à Fragil lui offre une belle opportunité d’utiliser sa plume au service de la société.

Par ailleurs, Maxence a soif d’apprendre et de transmettre. Il souhaite en premier lieu se rendre utile et surtout, ne pas travailler sous la contrainte. S’il devenait millionnaire, pas question pour Maxence d’arrêter de travailler ! Au contraire, ce serait l’occasion pour lui de s’investir pleinement dans les projets qui lui tiennent à cœur.

Cela fait bientôt 4 ans que Savannah réside à Nantes, capitale culturelle du grand Ouest. C’est d’ailleurs cette réputation qui a incité Savannah à investir ce qu'elle nomme “la grande ville”.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017