9 octobre 2024

À 34 ans, Claire raconte ses retrouvailles avec Nantes

Après 4 ans dans le cœur battant de Nantes, c’est en quête de découvertes que Claire rejoint la communauté des rédacteur.ices bénévoles de Fragil. Elle nous invite à flâner dans cette ville éminemment culturelle, engagée et verte.

À 34 ans, Claire raconte ses retrouvailles avec Nantes

09 Oct 2024

Après 4 ans dans le cœur battant de Nantes, c’est en quête de découvertes que Claire rejoint la communauté des rédacteur.ices bénévoles de Fragil. Elle nous invite à flâner dans cette ville éminemment culturelle, engagée et verte.

Originaire du Croisic, elle se rappelle ses premiers pas dans la ville lors de balades avec ses parents « Gamine, j’étais impressionnée par le Passage Pommeraye, puis il y avait Rock à Gogo, l’ancien Goéland, pour acheter le tee-shirt de ton groupe préféré ».

L’appel de Nantes

Curieuse de nature, Claire a peur de s’enfermer. Après une licence de lettres et arts, elle obtient un master de politiques culturelles et se lance finalement dans le monde de la mode. Elle passe dix ans à Paris puis a besoin de changer d’air. Pendant la période Covid, elle fait un court passage en Normandie puis c’est Nantes qui l’appelle.

Terre d’émerveillement

La ville nourrit son goût pour la culture, désacralise l’art dans la rue et fait coexister une multitude d’associations. Pour Claire, il s’agit de se laisser surprendre par Nantes « Tomber sur telle expo ou tel goûter drag queen, sortir de sa zone de confort ». Au bord de l’Erdre, au Katorza ou aux 3 corbeaux (un bar de sorcières), elle s’émeut de la spontanéité avec laquelle chacun trouve sa place pour s’exprimer.

L’effervescence des engagements

Après avoir côtoyé le collectif Jeudi Noir à Paris, Claire se lance dans le social auprès d’un organisme gestionnaire de logements sociaux à Nantes. Malgré quelques désillusions et un climat politique hostile, l’effervescence des engagements alentours ravivent la flamme. « Nantes ne baisse pas les bras » dit-elle fièrement. Désormais, elle veut multiplier les rencontres, explorer la richesse culturelle nantaise et les collectifs féministes locaux.

Fraichement nantaise, Clara, à la personnalité engagée et avide de découverte, écrit sur sa nouvelle ville d'adoption dans laquelle elle se reconnait pleinement.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017