9 octobre 2024

Savannah, une envie de tester la « grande ville »

Jeudi 3 octobre 2024, cela fait bientôt 4 ans que Savannah réside à Nantes, capitale culturelle du grand Ouest. C’est d’ailleurs cette réputation qui a incité Savannah à investir ce qu'elle nomme “la grande ville”.

Savannah, une envie de tester la « grande ville »

09 Oct 2024

Jeudi 3 octobre 2024, cela fait bientôt 4 ans que Savannah réside à Nantes, capitale culturelle du grand Ouest. C’est d’ailleurs cette réputation qui a incité Savannah à investir ce qu'elle nomme “la grande ville”.

Nantes, une ville d’opportunités professionnelles

Originaire de Saint-Malo (Bretagne), important centre touristique estival, c’était naturel pour Savannah de s’orienter vers le secteur du tourisme. Après de multiples expériences de bénévolat dans le monde du spectacle vivant, Savannah intègre un Master DPEC (Direction de Projet et Établissement Culturel). Un cursus orienté tourisme, avec une spécialisation dans le domaine culturel. C’est ainsi qu’elle rejoint le voyage à Nantes, pour un stage qui débouchera sur une embauche pérenne.

« J’avais aussi envie de tester la grande ville ! »

Nantes, une ville à l’avant-garde des luttes culturelles et sociales

En comparaison à Saint Malo, Savannah constate que Nantes est un terrain fertile aux initiatives sociales, solidaires et écologiques. Trois sujets intrinsèquement liés au mieux vivre ensemble, qui compte beaucoup pour elle. Elle trouve que cela se ressent dans la ville, et dans la manière de l’appréhender.

Si on donnait à Savannah le pouvoir de transformer Nantes, elle essaierait de la rendre plus inclusive, notamment sur l’accessibilité. « J’ai un ami en situation de handicap moteur, et j’ai réalisé à quel point c’était un calvaire pour lui de sortir. Nantes, au même titre que beaucoup d’autres villes, aurait beaucoup à faire à ce sujet”, affirme-t-elle.

En réalité, Savannah n’a pas attendu qu’on le lui donne, le pouvoir, pour s’engager en faveur de l’inclusivité dans sa ville. Investissement dans des associations, militantisme dans des courants féministes, lutte contre les discriminations… Depuis peu, elle s’est lancée dans le journalisme avec l’association Fragil, pour couvrir l’actualité culturelle, sociale, et continuer de défendre et porter la voix des minorités.

Un nantais de 28 ans engagé. Intéressé par la presse et les médias indépendants depuis de nombreuses années, sa récente intégration à Fragil n'est pas un hasard.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017