La FOCDAMN (Fédération Officielle de Catch de Dessinateurs à Moustache), était invitée par Les Machines de l’Ile à l’Été Indien aux Nefs le samedi 12 octobre pour une représentation inédite où Fragil a eu l’occasion de rencontrer quelques-un·es de ses membres pour en apprendre plus sur ce collectif nantais totalement déjanté.
La soirée commence par une distribution de tracts afin que le public puisse participer au show, en proposant des thèmes autour desquels les catcheur·euses devront dessiner durant des matchs de catch où tous les coups sont permis. Les spectateur·ices devront également voter à la fin de chaque combat pour désigner l’équipe qui repartira avec le titre à la fin de la soirée. Le tout mis en musique par deux DJ et animé par deux excentriques présentateur·ices : Victor Suprême, en arbitre-commentateur et Vanessa Drucker, présente au plus près de la foule pour nous donner la température de la soirée.
La volonté de réinventer l’art du dessin
L’arbitre de ces improbables rencontres nous explique comment l’idée de mixer le catch et le dessin a germé : “Au début, il y avait l’idée motrice de dessinateurs qui voulaient improviser sur du dessin, et qui avaient trouvé une bonne excuse pour monter sur scène bourrés et dessiner sur grand format.”. Actuellement, la fédération est en plein processus de professionnalisation : “Ça fait 7 ou 8 ans qu’on commence à avoir une équipe un peu stable […]. On a mis du temps à trouver cette rigueur et une harmonie d’équipe, on fait un spectacle ensemble, où toutes les parties sont importantes.”. Et cette harmonie se ressent sur scène, où l’on a vraiment l’impression de voir une bande de potes dans leur délire, avec une énergie qui se transmet au public.
La FOCDAMN, qui fêtait récemment ses 18 ans, a réussi à exporter son concept unique dans tout l’hexagone et également en Belgique et en Suisse, où d’après leurs dires, on ne veut plus entendre parler d’eux : “Ils ont trop d’argent et sont trop à droite !” nous avoue en rigolant Vanessa Drucker. Il est vrai qu’il n’y a aucun sujet tabou sur scène et personne n’est épargné : le public, les organisateurs, les personnalités politiques… Iels nous expliquent que le collectif s’est par exemple retrouvé blacklisté d’un gros festival de métal de la région nantaise, qui, toujours selon leurs propos, en plus de les sous-payer, n’aurait pas apprécié leur humour subtil … “N’importe quel gros festival commence à puer la merde au bout d’un moment parce que c’est trop gros, parce que c’est la monnaie qui passe en premier lieu.” , termine le présentateur de la soirée.
Une troupe potache mais engagée
En ce qui concerne leurs prises de position sur scène, Victor Suprême développe : “Généralement ça surfe sur l’actualité, donc inévitablement ça prend un peu parti. Et là c’est vrai qu’étant donné ce qu’il se passe actuellement il y a un positionnement, forcément.” Avant que Vanessa Drucker ne rajoute : “On est juste des artistes et des intermittents, donc on est les premiers impactés par ça [la situation politique actuelle]. Du coup, si on peut se permettre de prendre la parole sur un plateau et de faire des blagues avec la politique et aussi de cracher de manière outrancière sur ce qu’il se passe en ce moment en France, on le fait.”
“Programmez nous, on va se marrer !” nous lance la présentatrice pour finir. Un concept hors du commun, à découvrir à tout âge grâce à leur version adaptée aux enfants, et à volonté, du fait que le spectacle soit réécrit entre chaque représentation.