24 octobre 2024

Les Impertinant·es, un café féministe à Nantes

Les Impertinant·es ont fêté l’ouverture de leur café féministe ce samedi 19 octobre. En plein cœur de l’île de Nantes, à quelques pas de la place République, rue de la Tour d’Auvergne, une devanture qui se distingue par sa couleur bleu roi.

Les Impertinant·es, un café féministe à Nantes

24 Oct 2024

Les Impertinant·es ont fêté l’ouverture de leur café féministe ce samedi 19 octobre. En plein cœur de l’île de Nantes, à quelques pas de la place République, rue de la Tour d’Auvergne, une devanture qui se distingue par sa couleur bleu roi.

Enfin un bar féministe à Nantes« : L’idée vient de Marion Alexandre, à l’initiative du projet depuis mars 2023, rapidement rejointe par six autres personnes. Le collectif Les Impertinant·es a pour but d’ouvrir un café féministe intersectionnel, culturel, permettant de valoriser les personnes sexisées comme les femmes et les minorités de genre dans différents espaces du café.

Proposer une alternative locale

Ainsi, les bières et le vin servis au bar sont issus du travail de brasseuses et de vigneronnes locales. À l’image de leurs précédents événements comme le concert féministe antifasciste de l’été dernier les Impertinant·es espèrent sensibiliser aux enjeux féministes par le choix de leur programmation artistique et musicale.
Le collectif souhaite se différencier des bars du centre-ville en proposant une alternative.
“On souhaite inverser la tendance des milieux de bar traditionnels, qui possèdent une carte pas forcément choisie en fonction du genre de la personne qui produit la boisson ou la nourriture”, déclare Marion Alexandre.

Café Les Impertinant·es- ©Léonie Abrousse

Un lieu pour les personnes sexisées

Après quelques mois de travaux, le café a enfin pu ouvrir ce samedi 19 octobre. De nombreuses personnes étaient présentes pour l’inauguration: futurs client·es, soutiens de longue date, financeur·ses et curieux·ses. Beaucoup partagent l’envie que ce café devienne un lieu de confiance. L’ouverture a suscité de nombreuses réactions. L’un·e des financeur·ses se confie : “J’aime qu’il y ait la possibilité de moments de non-mixité choisis, qui n’existaient pas à Nantes. Cela empêche certaines personnes, victimes, de pouvoir vivre pleinement dans un lieu bienveillant qui puisse les accueillir dans de bonnes conditions.”
Les client·es livrent leurs attentes :“J’espère que ce sera un lieu militant et que les militant.es pourront s’y retrouver.”
“J’ai l’espoir de découvrir un lieu sain, d’être avec des gens qui ont des valeurs qui nous correspondent, qu’on se sente bien dans le café, peu importe qui on est et d’où l’on vient. Que ce café devienne un lieu de rassemblement avant tout.”

Carte de remerciement pour les contributeurs au projet- ©Léonie Abrousse

L’ouverture du café n’est que le début de leurs aventures. Les Impertinant·es ont plusieurs projets pour l’avenir du café, dont l’ouverture de la partie cuisine pour les restauratrices souhaitant se lancer, un projet qui devrait aboutir d’ici l’année prochaine.
En attendant, Les Impertinant·es souhaitent que leur café devienne une référence, un lieu reconnu à Nantes.

Informations complémentaires:

Vous pouvez retrouver Les Impertinant·es café au 17 rue de la Tour d’Auvergne, 44200 Nantes, le lieu est ouvert le jeudi de 17h à 00h30, le vendredi et le samedi de 17h à 1h30.
Sur Instagram : @impertinant.es_cafe

Nantaise depuis toujours, aujourd'hui âgée de 20 ans, Léonie est en troisième année de Licence en Information et Communication à Rezé. Résidant à Sautron, en périphérie de Nantes, elle profite d'un quotidien animé entre la ville et la campagne

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017