• Le collectif La Bricole en action au repair café Mon Oncle
26 octobre 2024

Le collectif nantais La Bricole prolonge la vie de vos objets en panne avec les « Repair cafés »

Une bonne douzaine de bricoleurs et bricoleuse se retrouvent tous les mois pour 4 rendez-vous dans des bars nantais, renommés pour l’occasion « Repair Café ». Leur objectif : réparer lorsque cela est possible vos petits appareils électriques ou électroniques et leur donner une seconde vie ! Ce jeudi 17 octobre, le collectif présent au bar Mon Oncle nous présente ses actions.

Le collectif nantais La Bricole prolonge la vie de vos objets en panne avec les « Repair cafés »

26 Oct 2024

Une bonne douzaine de bricoleurs et bricoleuse se retrouvent tous les mois pour 4 rendez-vous dans des bars nantais, renommés pour l’occasion « Repair Café ». Leur objectif : réparer lorsque cela est possible vos petits appareils électriques ou électroniques et leur donner une seconde vie ! Ce jeudi 17 octobre, le collectif présent au bar Mon Oncle nous présente ses actions.

Les membres de La Bricole sont bien équipés : iels ont divers appareils de mesure qui leur donnent des indications sur le voltage, l’intensité du courant… Cela facilite le diagnostic pour connaître l’origine de la panne. Ils ont aussi l’outillage adéquat qui leur permet d’ouvrir, de dévisser, de percer tout type de matériaux. Ils ou elle possèdent aussi une expertise sur le type de colle à utiliser !
Certains ont une formation en électricité ou travaillent dans le domaine de l’électronique ou de la chimie. Mais pour la plupart, iels sont autodidactes, adorent bricoler et acquièrent un savoir au fur et à mesure de leurs réparations. Le collectif avec les soirées « Repair café » leur permet de se former les uns les autres et de progresser dans leur pratique.

C’est aussi ce qu’iels proposent au public qui apporte des objets à réparer. Le ou la bricoleuse regarde l’appareil avec vous, le teste et le démonte tout en prenant le temps de vous expliquer l’origine possible de la panne. S’il s’agit d’un composant peu cher à acheter (domino, courroie, batterie…), iels savent vous diriger vers le magasin idoine. La démarche alors, c’est de revenir avec l’appareil et la pièce détachée. Le ou la bricoleuse -de préférence- qui a fait le diagnostic, veillera à la remonter lors du second passage au Repair café. Au final, c’est un appareil sur deux qui peut être réparé.

La Bricole : réparation d'un vidéoprojecteur

Démontage à quatre mains d’un vidéoprojecteur au bar Mon Oncle qui accueille une fois par mois le collectif

Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne va pas créer

C’est Jonas, un des bénévoles les plus assidus qui introduit le collectif et rappelle que « le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne va pas créer« . Les membres de La Bricole sont conscient·es de l’obsolescence programmée, tout comme ils savent très bien que souvent il est moins cher de racheter un objet neuf que de le faire réparer. Alors ce qui les motive avant tout, c’est la dimension écologique qui permet de réduire les déchets, la curiosité aussi car ils aiment apprendre et ont envie d’évoluer en termes de compétences autant que de transmettre leurs connaissances. Et évidemment, ils aiment venir en aide aux personnes qui les sollicitent. Leur plus grande récompense selon Jean-Yves, un des autres bénévoles très investis : redonner vie à un objet et voir la lumière briller dans les yeux de celui ou celle qui l’a apporté !

Si les membres du collectifs s’entendent si bien et forme un groupe si convivial, c’est qu‘au delà de partager des valeurs, ils se connaissent pour certains depuis 2015.
En effet, l’aventure et les interventions dans les bars ont commencé en 2015, d’abord sous l’égide de l’association Les Amis de la Terre. Puis lorsque l’association se désengage, le noyau dur de bricoleurs décide de continuer leurs actions dans les bars. Le collectif intervient uniquement dans les cafés car cela favorise le brassage de population tant en termes d’âge, que de catégories sociales. On y retrouve aussi bien de modestes mamies qui viennent faire réparer d’antiques postes radio, que des gens plus aisés, plus jeunes, mais attachés à leurs objets.

Les objets aussi sont variés. Celui qui a le plus marqué Jonas, c’est un précieux oiseau chanteur automate du 17e siècle qui bougeait et qui sifflait. Anne, la seule bénévole femme du collectif, confie qu’elle est très touchée d’avoir fait réparer la vieille perceuse électrique de son père. Ce soir, Medhi, habitué des lieux, a apporté sa couverture chauffante qui ne fonctionne plus. Il explique les raisons pour lesquelles il revient régulièrement au Repair café : « C’est vrai qu’il y a une bonne équipe qui est bien sympathique, bien accueillante. Et puis, ça me permet d’essayer de réparer des objets tombés en panne. »

Jonas, bénévole de La Bricole teste avec Medhi un composant

Jonas, bénévole de La Bricole teste avec Medhi un composant de la couverture chauffante lors du Repair café qui s’est tenu le 17 octobre au bar Mon Oncle

Le principe est simple

Pas besoin de prendre rendez-vous, vous apportez un objet à réparer dans le « Repair café » de votre choix lors des dates fixées chaque mois. C’est totalement gratuit, mais il sera bienvenu d’offrir un verre à celui ou celle qui vous aidera à réparer votre objet.

Pour retrouver l’équipe de la Bricole :

  • 4 dates par mois dans 4 bars jusqu’en juin 2025 :

    • Bar Pioche – chaque deuxième mardi du mois de 19h à 21h
    • L’Arrosoir – chaque deuxième jeudi du mois de 19h à 21h
    • Le Singe en Hiver – chaque troisième mardi du mois de 19h à 21h
    • Café Mon Oncle – chaque troisième jeudi du mois de 19h à 21h
  • 1 site internet https://la-bricole.fr/ avec 1 annuaire en construction qui répertorie les ateliers de réparation

Nantaise de cœur, Caroline sillonne la ville entre concerts et spectacles. Ses autres domaines de prédilection : l'art contemporain, les arts graphiques et le cinéma ! Elle partage avec plaisir ses coups de cœur culturels.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017