27 novembre 2024

Expo « Sur tes lèvres » : le baiser, mais pas que

Depuis le samedi 26 Octobre, l’exposition « Sur tes lèvres » se tient au Lieu Unique et à la Frac. A la rencontre du public, cette expo propose une réflexion autour du « baiser », et de tout ce qu’il procure à travers de nombreux supports

Expo « Sur tes lèvres » : le baiser, mais pas que

27 Nov 2024

Depuis le samedi 26 Octobre, l’exposition « Sur tes lèvres » se tient au Lieu Unique et à la Frac. A la rencontre du public, cette expo propose une réflexion autour du « baiser », et de tout ce qu’il procure à travers de nombreux supports

 

Derrière ce masque du baiser, c’est aussi une réflexion plus large sur le corps, la séduction ou le désir qui est mis en avant. Pourquoi le baiser est-il devenu si symbolique dans une relation ? L’a-t-il toujours été ? Tabou ou non c’est autour de ce sujet que l’exposition « sur tes lèvres » ose nous proposer des visions différentes sur le baiser, qui peut parfois paraître anodin.

Vidéos, photos, affiches, tableaux, tous les moyens sont bons pour faire passer des messages et des émotions. C’est plus d’une trentaine d’artistes français·es et internationaux·ales qui ont participés à cette expo. Tout a pu commencer grâce à la collection du Fonds régional d’art contemporain suivi par la suite de prêts et de productions inédites.

Sur tes lèvres  offre un parcours intimiste et sociétal en partant des années 70 à nos jours.  Prendre du recul sur ce qu’est la norme. C’est un des piliers fondateurs de cette exposition.

ET QUAND EST-IL DU PUBLIC ?

Venu nombreux pour l’exposition, le public a des avis très diversifiés.

Après avoir interrogé plusieurs personnes, tous semble d’accord pour dire que cette exposition est très riches niveaux supports. « Il y a des choses de très bonnes qualités, c’est assez varié en terme de médias et de supports et il y a des choses plus anciennes et hyper contemporaines » . Les visiteurs sont donc satisfaits de cette exposition qui a su diversifier ces transmetteurs de message.

Seulement si à l’unanimité tous semble en accord sur la forme, certains étaient parfois plus réticentssur le fond .

C’est le cas de ce couple qui nous confie leur avis « j’ai qu’une chose à dire « complètement barré » » .Pour certains « sur tes lèvres » ne signifiait que le baiser. Certaines incompréhensions sont apparues chez le public telles que « le cube rouge par exemple, le mètre cube, où est le baiser ?».

L’exposition pousse au-delà de ce baiser en exposant tout ce qui peut accompagner un baiser. Certaines images à caractère sexuel sont rapidement exposées ce qui a suscité l’appréhension de certains, « c’est presque dérangeant, le fond nous dérange un peu la forme non ». Pour autant ils ne semblent pas étonné «  connaissant le lieu » Lieu unique réputé pour ces expositions souvent « osées ».

Pour d’autres l’exposition est un réel succès, elle suscite la réflexion et répond exactement aux attentes imaginées. Chaques œuvres amènent à une réflexion sous-jacentes « on nous remet la réalité en face, par exemple avec l’oeuvre «  not for you » où l’on s’aperçoit dans le miroir. C’est surprenant »

Le public a apprécié l’usage de l’IA qui a su accompagner les créations artistiques et s’y accorder parfaitement. Pour cet homme cette exposition est un grand succès, elle a su croiser émotions et messages « c’est beau ou pas mais en tout cas ça questionne, on est pas obligé de tout lire, y a des choses qu’on ressent vraiment ».

 

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017